Kinshasa : l'Unfpa a remis des kits de dignité aux femmes guéries de fistule obstétricale

Kinshasa : l'Unfpa a remis des kits de dignité aux femmes guéries de fistule obstétricale

Une délégation du fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a rendu visite aux femmes le 23 mai, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la fistule. Cette activité s'est déroulée au site de l'hôpital Saint-Joseph de Limete où des kits complets des soins leur ont été remis. 

Kinshasa : l'Unfpa a remis des kits de dignité aux femmes guéries de fistule obstétricale

Pour célébrer cette journée dans le contexte sanitaire marqué par le coronavirus, une visioconférence a été organisée dans la matinée avec une vingtaine de participants dont des journalistes, des représentants des sages-femmes, des médecins ainsi que le Représentant adjoint de l'UNFPA en RDC, monsieur Victor Rakoto. 

Ce dernier a tenu à préciser que « les mariages et les grossesses précoces sont les premières causes de la fistule obstétricale. Son éradication totale nécessite énormément des ressources à investir à la fois dans la prévention de cette maladie, la réparation et la réinsertion des femmes victimes. » et de renchérir « les soins sont offerts gratuitement aux femmes et filles, à l’aide du financement des partenaires.»

Les kits remis aux femmes ainsi qu’à l'hôpital contiennent notamment « un ensemble des matériels permettant de faire la chirurgie réparatrice d’une fistule obstétricale dont les pinces ainsi qu’un kit des consommables notamment, les compresses, sondes, collecteurs des urines… » a précisé le docteur Pierre Shammon, membre de la délégation.

Parfois, j’utilisais du sable dans mes parties intimes pour calmer la douleur

Parmi les bénéficiaires, Mamie Mitondo, 37 ans est venue de Kenge, dans la province de Kwango. Sa première grossesse a entraîné une fistule obstétricale en janvier 2005. C’est uniquement en 2020 qu’elle est venue se faire soigner à l’hôpital Saint-Joseph. « Je coupais mes pagnes en plusieurs morceaux pour les utiliser comme des serviettes hygiéniques. J’ai tenté d’avoir des soins dans les villages voisins, mais je ne guérissais pas. Parfois, j’utilisais du sable dans mes parties intimes pour calmer la douleur, j’ai souffert pendant quinze années » se rappelle Mitondo. Et d’ajouter, « Lorsqu’un de mes frères a appris que les soins pouvaient s’obtenir à Kinshasa, il me l’a dit. Je suis arrivée ici, et tous les soins m’ont été offerts gratuitement.»

Une autre femme âgée de 26 ans en provenance de Kasongo-Lunda toujours dans la Kwango a dû arrêter ses études et se lancer dans le commerce avec sa mère, dans le but de se déplacer vers la capitale. « Les gens nous ont dit que nous devrions avoir suffisamment des moyens pour obtenir des soins ici. Nous avons vendu de la boisson locale et du manioc pour arriver à Kinshasa. Finalement, nous avons pu épargner de l’argent. Cela nous a permis de payer le coût du transport.» . Cette femme a également plaidé pour la prise en charge des nombreuses autres filles de son territoire souffrant de cette maladie.

La journée mondiale de lutte contre la fistule obstétricale est célébrée le 23 mai de chaque année. Pour cette édition, le thème retenu a été « Mettons fin à la Fistule, Mettons fin à l’inégalité entre les genres et Mettons fin aux inégalités en matière de santé.». 

Prisca Lokale