RDC/Nord-Kivu : Lucha rejette les accusations de l’armée qui vise à « décourager l’expression de la population en rapport avec la démarcation du Parc des Virunga »

Photo ACTUALITE.CD.

Le mouvement citoyen Lutte pour le changement qui fête cette année ses 8 ans d’existence réfute entièrement les accusations des Forces armées de la RDC contre sa section locale de Nyamilima (territoire de Rutshuru) d’être en connivence avec le groupe armé AFRC.

En effet, le commandant a.i de l’opération sokola 2 dans cette partie du pays, le général Willy Yamba dit dans un communiqué lundi, que dans la période entre le 20 janvier et le 2 mai « la section Nyamilima en connivence avec les résidus de mai-mai AFRC ont organisé des actions contre les FARDC ». Et « le régiment 3412 des FARDC a perdu deux armes de type AK47 et deux de ses vaillants militaires (…) ont été abattus ».

Lucha qualifie ces « allégations » « d'irresponsables et dangereuses » et clame le caractère « non-violent » de ses actions de terrain. Elle reconnait avoir menée trois actions entre le 4 février et le 4 mars à Nyamilima notamment pour réclamer une bonne démarcation du parc des Virunga.

« La répression dont nous sommes victimes et maintenant la campagne de désinformation qui suit semblent s’inscrire dans une démarche coordonnée des certaines autorités locales, particulièrement le « fonctionnaire-délégué », le commandant locale des FARDC et certains groupes au sein de l’ICCN. Ces manœuvres ne visent qu’à décourager toute expression, pourtant légitime, des frustrations de la population au sujet de la démarcation du parc des Virunga. La superficie du parc qui s’est élargie au fil du temps est source de cette controverse », réagit Lucha dans un communiqué ce mardi.

Le mouvement citoyen accuse également l’Institut Congolaise de Conservation de la Nature (ICCN) de destruction des champs des paysans qui auraient violé les limites du parc. L’ICCN a récemment autorisé les paysans de Nayamilima et d’autres localités du groupement Binza à récolter les produits champêtres dans les rayons prohibés « en cette période de covid-19).

« Suite à l’indignation suscitée par la destruction des champs par les éco-gardes, l’ICCN a fini par autoriser la récolte sous des strictes conditions qui rendent impossible l’exécution de la mesure. Il a notamment exigé que la population accède aux champs par une seule entrée. Il s’agit des milliers de personnes qui doivent se procurer chaque jour des jetons pour effectuer leurs activités champêtres entre 7h00 et 16h00 dans les champs qui les appartiennent. », indique Lucha.

Emmanuel de Merode, directeur du parc des Virunga a démenti la semaine dernière les accusations de destruction des champs des populations dans cette zone. 

« Il n'y a pas eu des destructions des cultures. Il y a eu des bordures du parc qui ont été réalisées et la loi nous l'exige. Il y a des cultures à l'intérieur du parc qui sont illégales et par rapport à cela, la loi doit être respectée. Il y a en effet tout un dialogue avec la population qui doit se faire pour qu'il y ait une compréhension commune des lois du pays et ce que représente un développement économique durable et respectueux de la loi et de l'environnement », avait-il dit mercredi dernier après une rencontre avec le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Nzanzu à Goma.

Les travaux de démarcation des limites du parc des Virunga piétinent depuis plusieurs années et causent souvent des heurts entre les populations riveraines et les gestionnaires de cette aire protégée.