RDC-Coronavirus: des appels à plus d'explication sur l'éventualité d'un test de vaccin en RDC

ACTUALITE.CD

Il s’appelle Chris Shematsi. Il est avocat. Il s’est fait remarqué notamment dans les actions des mouvements citoyens particulièrement pendant la période électorale à travers la structure Compte à rebours. 

Il a adressé une correspondance à Jean-Jacques Muyembe pour obtenir de ce dernier plus d’information sur l’éventualité du test d’un vaccin contre la maladie à Coronavirus en RDC. 

Dans sa lettre, il fait remarquer que, selon son constat, « une majeure partie de l’opinion nationale oppose un refus catégorique aux essais cliniques de ce vaccin à venir ». Mais d’emblée, l’avocat précise que sa démarche s'inscrit dans une logique purement pédagogique « afin d’aboutir à des éventuels consentements éclairés particulièrement au sens du point 26 de la Déclaration d’Helsinki de l’Association Médicale Mondiale relative aux principes éthiques applicables à la recherche médicale impliquant les êtres humains ». 

Il pose ainsi une batterie de questions:

  • Dès lors, pourriez-vous expliquer à l’opinion publique congolaise pourquoi la République démocratique du Congo a candidaté en vue de son alignement parmi les pays pilotes ? 
  • Faudrait-il inférer que vous êtes l’auteur de cette candidature? Quelle a été la procédure ?
  • En outre, quels sont les critères scientifiques ayant justifié le choix de notre pays alors que certains pays plus touchés par Covid-19 ne font pas partie de cette phase expérimentale ? 
  • Quels sont les probables effets secondaires de ces essais cliniques ? 

Dans sa dernière sortie médiatique sur la question, Jean-Jacques Muyembe avait précisé le contexte dans lequel les allusions au vaccin ont été tenues. 

« Je viens d’apprendre qu’une vidéo circule dans les médias sociaux et je l’ai moi-même visionnée. Mon message de ce soir est d’apaiser la tension que j’observe dans la population. Mon intention en parlant de vaccin COVID-19 n’était pas d’affirmer que nous allons commencer la vaccination en RDC sans qu’il ne soit testé auparavant en Amérique et ailleurs. Des essais de vaccination ont déjà commencé dans ces pays notamment les USA et la Chine », avait-il dit.

Et d'illustrer:

« Par ailleurs, nous savons toujours que les vaccins contre la polio, la rougeole, le tétanos et tant d’autres que nous utilisons aujourd’hui ont été d’abord testé en Belgique, en France et aux USA avant d’être introduits ici chez nous en Afrique. Récemment en Afrique de l’Ouest et en RDC, les épidémies de la maladie à virus Ebola ont été maitrisées grâce à l’utilisation d’un vaccin expérimental », a-il rappelé.

Actuellement, une quarantaine de vaccins sont testés sur le animaux et trois sur les êtres humains (volontaires) au Canada, aux USA et en Chine. Le processus est encore long pour parvenir à l’homologation par l’Organisation Mondiale de la Santé et la mise sur le marché.