RDC-Kalehe : 8 militants de Lucha envoyés en prison pour avoir réclamé la restitution des engins d’intérêt public confisqués par des privés

Photo ACTUALITE.CD.

Huit (8) militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) ont écopé de 15 jours de prison samedi dernier après un procès de deux jours en chambre foraine organisé par le tribunal de paix de Kalehe (Sud-Kivu).

Les activistes sont accusés d’outrage à l’autorité, qui est le chef coutumier (Mwami), un ancien député ainsi que la force navale, qu’ils accusent d’avoir réquisitionné des engins (canons rapides, tracteurs agricoles et véhicule de transport administratif) d’intérêt publique pour leurs services.

« Depuis 2011 le gouvernement national avait doté le territoire de Kalehe de deux canons rapides, deux tracteurs agricoles et un véhicule pour le transport des administrateurs. Alors actuellement, le Mwami a pris un tracteur et le véhicule et il y a aussi un ancien député provincial de Kalehe, Mushekuru Kayani qui a pris un tracteur et un canon rapide. Un autre canon rapide a été réquisitionné par la force navale. Et nous revendiquons la restitution de tous ces engins envoyés pour l’utilité publique mais actuellement réquisitionnés par des individus », a dit à ACTUALITE.CD, Valet Chebujongo, militant de Lucha qui dit avoir été molesté mortellement lors de la manifestation de jeudi.

Les militants parmi lesquels deux filles sont détenus à la prison central de Kalehe. Ils devront payer également une amende de 800 000 FC en raison de 100 000 FC par chacun. Cinq autres chefs d’accusation pour lesquels ils étaient poursuivis ont été balayés par les avocats.

« Il y avait cinq chefs d’accusation : trouble à l’ordre public, destruction méchante, diffamation, injure et calomnie dommageable envers le mwami. Mais les avocats ont balayé toutes les cinq accusations et le tribunal a retenu l’infraction d’outrage à l’autorité. », a ajouté le militant.

L’ONG de défense des droits de l’homme Partenariat pour la protection intégrée (PPI) dénonce l'irrégularité dans cette affaire et appelle à la libération de ces militants.

Justin Mwamba