Sud-Kivu : après le décès de deux détenus à la prison de Kabare, les autorités réfutent l’allégation de manque de nourriture et parlent d’une mort naturelle 

Une vue de la prison centrale de Bukavu, au Sud-Kivu, le 28/07/2017. Radio Okapi/Ph. Emmanuel Elameji.

Le ministre provincial de la justice au Sud-Kivu, Jospin Bitafuana a confirmé la mort d'un détenu et non deux, le samedi 29 février 2020 à la prison de Kabare mais rejette l'hypothèse de la mort par manque des nourritures et médicaments.

Il a rassuré que la prison possède actuellement un stock des nourritures et médicaments.

« C'est vrai, un seul détenu est mort mais il faut savoir la question de la prison de Kabare ne doit pas tout le temps être politisée mais c'est normal que les gens puissent mourir, ce n'est pas seulement en prison, si on circule même dans les hôpitaux, même dans nos familles les gens meurent mais le gouvernement provincial et le gouvernement central s'engagent à améliorer les conditions de vie dans toutes les prisons de la province. Mais l’Etat n’a pas la capacité d'arrêter qu’il n’y ait plus de morts dans les prisons car la mort est naturelle, c'est normal », a-t-il dit à la presse lundi à Bukavu.

L'organisation de défense des droits de l'homme Partenariat pour la protection intégrée (PPI) avait alerté sur la mort de deux détenus le 28 et le 29 février à la prison centrale de Kabare par manque de nourriture. Une allégation rejetée par le ministre de la justice qui précise que chaque fin du mois, le gouvernement provincial donne sa subvention et chaque trimestre le gouvernement central donne le montant qui est alloué à la gestion des maisons carcérales et des milieux pénitentiaires.

« Le gouvernement central a donné le 60% qui était restés pour le 4ème trimestre de 2019 et aux directeurs des prisons je les avais instruits d'acheter la nourriture pour les prisons et nous sommes en train de passer dans toutes les prisons, on constate qu'il y a encore des stocks qui sont là-bas en attendant que le gouvernement provincial ainsi que national puissent répondre au premier trimestre de 2020. En matière des médicaments nous sommes en train de fournir les efforts, nous ne sommes pas en train de croiser les bras », ajoute le ministre provincial.

Pour la seule année 2019, la prison centrale de Bukavu avait enregistré 46 morts en 2019. Le ministre provincial de la justice annonce qu'une instruction a été donnée à la division provinciale de la justice pour assurer le bon fonctionnement des services médicaux dans les maisons carcérales afin d'éviter les morts.

Justin Mwamba