RDC : face aux motions de défiance en cascade, Ilunkamba conseille aux assemblées et gouvernements provinciaux de privilégier la « concertation »

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Le Premier ministre Ilunga Ilunkamba a présidé, ce samedi 14 décembre 2019, la cérémonie de clôture du 2ème Forum sur la décentralisation. Débuté le 11 décembre dernier, cette réunion organisée à l’intention des gouverneurs des provinces et des présidents des Assemblées provinciales, est intervenue dans un contexte particulier marqué par des motions de défiance à l’endroit de certains gouverneurs.

La destitution des gouverneurs dans certaines provinces a été surtout entraînée par le manque de collaboration entre les deux institutions provinciales, souvent après demande de contrôle de l’exécutif par l’organe délibérant.

Face à cette crise, le Premier ministre a appelé à une « concertation » entre les institutions provinciales en vue des « rapports cordiaux ».

« Le contrôle de l’action du gouvernement provincial par l’Assemblée provinciale doit se faire dans le cadre tracé par la constitution et la loi portant principes fondamentaux de la libre administration des provinces. Aussi, sans contrarier les prérogatives de contrôle parlementaire, chaque fois que certaines circonstances particulières l’exigent dans l’intérêt supérieur de la population qui vous a donné mandat, je vous conseillerai vivement de privilégier la concertation. En agissant de la sorte, croyez-moi, les rapports entre les deux institutions provinciales, à savoir l’Assemblée provinciale et le gouvernement provincial ne seront que les plus cordiaux. », a conseillé Ilunga Ilunkamba.

A l’ouverture de ces assises, le président de la République, Félix Tshisekedi avait qualifié de “spectacles désolants” la série de motions de défiance contre certains gouverneurs. Il avait dénoncé des intérêts individuels mesquins visant à déstabiliser les institutions provinciales.

Dans les provinces du Haut-Lomami, du Kongo Central et de l’Ituri, des députés provinciaux ont voté pour la déchéance des gouverneurs les accusant, entre autres, de mégestion ou encore d’incapacité à conduire les provinces.

Les participants au forum ont réfléchi sur le devenir de l’option de la décentralisation mise en place par la constitution votée lors du référendum de 2005. En des termes clairs, ils se sont interrogés notamment sur la rétrocession par Kinshasa de 40% des recettes à caractère national, produites par les provinces, ainsi que sur la problématique de la tenue des élections urbaines, municipales et locales.

Le Premier ministre a rassuré que le financement de la décentralisation sera le cheval de bataille de son gouvernement.

Ivan Kasongo