Une vive tension s'observe, ce mardi 10 décembre matin, au nord de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Les habitants de quelques quartiers du nord de la ville en colère, sont descendus dans la rue érigeant des barricades sur les artères afin de protester contre l’insécurité causée par des bandits armés. Dans la foulée, les élèves qui se rendaient aux cours ont été emballés dans ces mouvements de protestations. La police est intervenue pour disperser la manifestation. Un écolier touché par balle est décédé sur le champ au quartier Katoyi, dans la commune de Karisimbi.
En réaction, le sous-commissariat de la police dans cette partie de la ville a été saccagé et incendié par les manifestants.
« Nous n'avons pas dormi toute la nuit. Des bandits nous ont visité dans nos maisons et ont emporté plusieurs biens de la population. Les patrouilleurs sont arrivés le matin mais curieusement, parmi eux, il y avait ceux qui détenaient les chaises en plastique. Nous avons cru que ce sont eux qui nous volent. C'est ainsi que la population s'est soulevée contre ces soit-disant agents de sécurité. C'est au tout début des manifestations qu'un policier a tiré à bout portant sur un élève de 16 ans au niveau du ventre et ce garçon est décédé sur place. Ce qui soulève les élèves de toute la ville », témoigne une habitante du quartier Katoyi qui a vécu l'événement.
Les axes Virunga-trois lampes, Instigo- Buhene en passant par deux lampes et Mutinga et Mutinga-Katoyi sont bloqués, pas de circulation. Seuls les élèves manifestants, les policiers et les éléments de la police militaire sont visibles. Des gaz lacrymogènes ainsi que des tirs de sommation sont employés pour disperser les manifestants qui sont en grand nombre sur la chaussée.
Toutes les écoles situées au nord de la ville ne fonctionnent pas. Celles qui ont accueilli les élèves le matin ont été obligées de les renvoyer à la maison. Cette situation conduit à la paralysie totale de toutes les activités socio-économiques dans une partie de la ville. Boutiques, magasins et autres commerces, situés le long des artères principales, ferment. Les marchés Virunga et Majengo sont également fermés.
Jonathan Kombi, à Goma