Kinshasa : Le commissariat de la police décline toute responsabilité dans l’interpellation de Koffi Olomide

ACTUALITE.CD

Le commissaire supérieur adjoint Sylvano Kasongo Kitenge décline toute responsabilité du commissariat de la police de la ville province de Kinshasa dans l’interpellation mercredi de l’artiste congolais Koffi Olomide. Le chef de la police dans la capitale rejette également l’accusation selon laquelle, la vidéo de l’interpellation circulant sur la toile a été produite par ses policiers.

« Ce n'est pas le commissariat provincial de la police qui a interpellé l'artiste musicien Koffi Olomide mais plutôt le parquet. Les hommes qui ont filmé et exposé les images de l'interpellation dans les réseaux sociaux ne sont pas sous les ordres du commissaire provincial de la police. Le commissaire provincial de la police qui tient au respect de la présomption d'innocence et de la dignité humaine n'approuve pas ce genre des pratiques, quel que soit le grief porté contre la personne interpellée », précise le communiqué signé par le général Sylvano Kasongo.   

L’avocat de Koffi Olomide a officiellement déposé une plainte ce jeudi 26 septembre au parquet près la Cour de cassation contre les agents de l’ordre qui ont interpellé avec une "brutalité d'une cruauté rare" le chanteur congolais.

«  Je viens de déposer la plainte Contre les agents qui lui ont fait subir les violences », a affirmé à ACTUALITE.CD Me Tony Mwaba, avocat de Koffi Olomide. 

Dans la matinée de mercredi 25 septembre, une dizaine d'agents de la police judicaire ont débarqué à Mont-Fleury pour interpeller le chef du Quartier Latin.

« L'artiste est  blessé dans son amour propre (...) l'OPJ instructeur du dossier sur réquisition du procureur général a souhaité relaxer Koffi Olomide pour qu'il retourne à la maison, qu'il retrouve l'empire sur soi-même parce qu'il a été sérieusement traumatisé par rapport à ce qui s'est passé », a déclaré Me Mwaba qui affirme être « témoin oculaire et auriculaire » de l'interpellation de son client.

L’artiste avait refusé de répondre à une convocation de la commission de censure et de spectacles. Cette instance a interdit la diffusion de huit des chansons de Koffi Olomide pour « atteinte aux bonnes mœurs », sans préciser publiquement le contenu litigieux. Si le chanteur a été interpellé, c’est parce que, selon cette commission, Koffi Olomide est un « récidiviste » qui a fait preuve d’« incivisme » en refusant de répondre à ses multiples « invitations », ses injonctions et de se soumettre à la censure.

Parmi les chansons censurées, il y en a une particulièrement populaire : « La femme de quelqu’un ». Ce titre chanté avec le rappeur français Singuila et le clip vidéo qui lui est associé, racontent l’histoire d’un chanteur jaloux de voir son ex-femme épouser un haut responsable politique. Dans l'entourage de l'artiste l'on s'étonne d'une censure plusieurs mois après voir plus d'une année pour d'autres titres, après  la sortie des tubes, alors que la censure ne se fait qu'à la sortie. Koffi Olomidé a dénoncé le week-end dernier, les « abus de pouvoir », en affirmant que cette commission de censure « n'a pas sa raison d'exister dans un Etat démocratique ».