Kananga : La police tente de disperser à coups de gaz lacrymogène les réfugiés retournés d'Angola qui réclament au gouverneur Kabuya la prise en charge

Photo ACTUALITE.CD.

La police nationale congolaise (PNC) tente de disperser à coups de gaz lacrymogène une centaine de réfugiés congolais retournés il y a quelques semaines de manière spontanée d'Angola, qui manifestent depuis le matin devant le bureau du gouverneur du Kasaï Central, Martin Kabuya pour exiger une prise en charge.

Les manifestants sont munis du cadavre d’un de leurs, mort selon eux de faim. La police a tiré plusieurs coups de gaz lacrymogène mais les retournés d’Angola ne décampent pas.

« Nous sommes venus ensemble avec lui depuis le 18 août 2019. Nous dormons à la belle étoile. Nous n'avons rien à manger. Il est mort hier (jeudi) de faim et du froid », explique Ndaye Sage qui se présente comme recenseur des ex réfugiés congolais d'Angola.

Des chansons hostiles au gouverneur Martin Kabuya sont entonnées et les ex réfugiés lancent un message à Félix Tshisekedi.

« Nous vivions en Angola. Le gouverneur est venu nous dire que Kabila n'est plus président et que Tshisekedi l'a remplacé. Le gouverneur a affirmé que le président Tshisekedi l'a envoyé nous chercher pour retourner dans notre pays.  Il a même dit que le président nous a envoyé 500.000$ et aujourd'hui nous ne voyons rien. Qu'on nous retourne en Angola », ajoute un autre retourné qui brandit sa carte HCR.

Depuis le 20 août 2019, près de 13000 ex réfugiés congolais d'Angola, selon la Direction générale de migration (DGM), sont arrivés au Kasaï Central par le poste frontalier de Kalambambuji, 250 Km au sud de Kananga en territoire de Luiza. 5000 parmi eux ont été transportés de Kalambambuji à Kananga à bord des camions affrétés par le gouvernement provincial. Ils dorment sur un site de l'église catholique au niveau de la paroisse Notre dame dans des conditions déplorables.

Sosthène Kambidi