RDC : L’UNESCO va organiser une table ronde sur la sauvegarde de la langue du peuple autochtone pygmée

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L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a clôturé, le 1er septembre dernier, le mois d'août consacré aux peuples autochtones. En RDC, le président de la République a offert à cette occasion un dîner à la population pygmée, au Béatrice Hôtel, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa.

La Journée internationale des peuples autochtones a été célébrée le 9 août dernier et était placée sous le signe des « langues des peuples autochtones ». Le représentant de l’UNESCO en RDC, Jean Pierre Ilboudo, a annoncé, à cet effet, l’organisation d’une table ronde consacrée aux langues de la population pygmée, à Kinshasa.

« L'UNESCO va organiser une table ronde sur la sauvegarde de la langue du peuple autochtone pygmée, la semaine prochaine, à Kinshasa, dans le but de préparer la 2ème édition du Festival pygmée d'Afrique Centrale. Cette table ronde va constituer l'activité préparatoire du Festival et va définir les différentes thématiques qui seront explorées dans la partie scientifique du Festival », a affirmé M. Ilboudo.

Le représentant des pygmées, Jean Mpia Bikopo, a déploré la « discrimination » subie par les autochtones dans la société congolaise. Il a, pour ce faire, plaidé pour la création d’un fonds en faveur des autochtones congolais.

« Depuis l'accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale jusqu'à ce jour les pygmées vivent dans une sévère discrimination permanente caractérisée par la spoliation de leurs terres ancestrales sans indemnisation. Chose qui a entraîné leur déplacement massif avec comme conséquence la perte de leur identité culturelle dont les langues ne sont pas en reste. Le peuple premier nécessite d'avoir ses propres interlocuteurs au sein des institutions publiques à tous les niveaux dans le but de réparer les injustices du passé, conformément à la déclaration des Nations Unies sur le droit des peuples autochtones en ses articles 3, 5, 8, 21, 22, 23, 24 et 27. Quelle injustice dans un pays démocratique où les chefs coutumiers sont cooptés dans toutes les Assemblées provinciales alors que les pygmées, plus vulnérables qu'eux, ne le sont pas », a déploré M. Bikopo.

Il a ajouté : « Le meilleur cadeau que l’Etat pourra nous offrir serait la création d’un Fonds cadre idéal de concertation et de collecte de financement des programmes intégrateurs des peuples autochtones pygmées ».

Le conseiller de Félix Tshisekedi en charge de la culture et de la religion, Théo Tshilumba, a promis l’amélioration du vécu des pygmées. « Ce régime ne ménagera aucun effort pour sortir le peuple pygmée de son hibernation sociale », a-t-il rassuré.

Le Festival des pygmées de l’Afrique central aura lieu, dans les mois à venir, à Mbandaka (Equateur). Le philharmoniste Kim Rebholz (Suisse) a présenté son projet « Philharmonie du Congo » qui vise notamment à atteindre en RDC les objectifs du Développement Durable (ODD) des Nations Unies, à l’horizon 2030.

Le projet vise, entre autres, à servir au mieux la cause fondatrice, statutaire de l’UNESCO : contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations Unies reconnaît à tous les peuples. Chiffré à 16,3 milliards de dollars sur 5 ans, le projet compte investir dans les domaines de l’éducation, de la culture et des arts, à Kinshasa, et dans la province de l’Equateur, à Mbandaka plus précisément.