Les professeurs de l’Université pédagogique nationale (UPN) sont en grève, depuis le jeudi 8 août dernier, sur décision de leur association (APUPN), pour n’avoir constaté aucune avancée en rapport avec leurs revendications formulées à l’endroit du pouvoir exécutif. Ils ont pris la décision de ne pas corriger les examens ni de délibérer la première session pour toutes les promotions.
Contactés par ACTUALITE.CD, les étudiants se disent être victimes de cette grève même s’ils avouent que les enseignants sont dans leurs droits de revendiquer. Ils craignent pour la plupart d’avoir à nouveau une année élastique lors de l’année académique 2019-2020.
« Les professeurs ont bel et bien raison de revendiquer puisqu’ils ne sont pas traités comme il se doit. Mais cette situation ne nous arrange pas du tout car une année académique compte 365 jours. Ce sont des grèves qui sont à la base des années élastiques. Et, cette fois, ils ont choisi le moment où nous avons fini nos examens et attendons la correction et la délibération. Je demande aux autorités de bien prendre en charge nos professeurs. On ne se réveille jamais un matin et on devient professeur, il faut beaucoup de respect à ces hommes », déclare Mike Mandjanga, étudiant en G2 Informatique de Gestion.
« Pour moi, personnellement, la grève permet de bien peaufiner mon travail de fin d’études et chercher encore de l’argent avant la deuxième session. Mais pour les autres étudiants, cette grève va perturber le calendrier puisqu’avec ce mouvement, la rentrée pourrait avoir lieu en janvier ou février 2020 au lieu d’octobre 2019. Déjà cette année, nous avions fait moins de 9 mois puisque nous avons commencé les cours au mois de mars et déjà au mois de juillet nous étions obligés de passer les examens pour respecter le calendrier académique. Il y a même eu des cours qui n’ont pas été bien maîtrisés (…) », confie une étudiante en 2ème année de Licence, ayant requis l’anonymat.
« La rentrée, c'est en octobre, et jusque-là, on n’a pas encore délibéré. Les étudiants ne sont pas fixés sur la deuxième session et nous qui sommes en 3ème année, nous n'avons pas encore déposé nos travaux de fin de cycle. A cette allure, nous risquons de reprendre les cours en janvier », fait savoir Naomie Moke, étudiante en 3ème année en science de l’Information et de la Communication.
« Ça fait trois ans que je suis à l'UPN et il y a la grève chaque année. Cela ne m'a pas étonné mais je suis déçue. Nous serons en retard, les autres universités commencent avant nous et finissent toujours avant nous », dit Keren Musangu, étudiante en 3ème année de Graduat en informatique de Gestion.
« Nous aurons du retard parce qu'on ne nous a pas encore délibéré, on ne sait pas quand on fera la deuxième session », déclare Makulu Sedou, étudiant en 1ère année de licence.
Les professeurs de l’UPN avaient formulé les revendications suivantes : l'élection du recteur et des directeur généraux, conformément à loi-cadre et aux textes réglementaires ; la promulgation du statut particulier du personnel de l’ESU ; le paiement du trop-perçu sur le crédit véhicules consenti par le gouvernement depuis 2015 ; le paiement du manque à gagner/prime de transport 2017-2018 ; le paiement des professeurs et du personnel de l’ESU aux grades et la régularisation des professeurs impayés.
Au mois de novembre 2018, l'Association des Professeurs de l'UPN (APUPN) avait suspendu la grève des professeurs suite aux contestations des étudiants de l'UNIKIN qui avaient fait deux morts. Suite à ces revendications, la tutelle de l'enseignement (ESU) avait trouvé des solutions pour préserver les étudiants.
Ariane Olondo