Violences en Ituri : Bemba appelle les communautés locales à éviter d’être manipulées

Une maison attaquée par les présumés rebelles ADF à Beni/Ph Yassin Kombi ACTUALITE.CD

Jean Pierre Bemba a dénoncé, ce dimanche 23 juin, ce qu’il qualifie de manipulation des communautés de l’Ituri par des “individus”, entraînant des tueries massives des civiles, dans les territoires de Djugu et Mahagi en Ituri.

« J’avais consenti d’efforts en 2001 pour rétablir la paix entre les hema et les lendu, en Ituri. J’apprends qu’il y a de nouvelles violences entre ces deux communautés, nos frères et sœurs meurent inutilement, à cause de la manipulation des individus au sein de ces communautés. Je demande à mes oncles hema et lendu de ne pas faire ce jeu, vous savez très bien que cela n’est pas votre volonté. Il s’agit des gens mal intentionnées qui vous manipulent, cessez les violences », a-il lancé devant des milliers de militants au cours d’un meeting à la place Sainte Thérèse, dans la commune de N’djili à Kinshasa.

Bemba, alors chef de la rébellion du FLC (Front de libération du Congo), branche armée du MLC, avait organisé en 2001, au stade Amani de Bunia, une cérémonie de réconciliation des communautés (hema et lendu) qui s’affrontaient lors de la guerre civile qui avait fait des milliers de morts, depuis 1999.

Plusieurs personnes sont déjà tuées par des hommes armés depuis mai dernier dans les violences en Ituri.

Contexte

57 ans, Jean-Pierre Bemba Gombo est arrivé à Kinshasa, ce dimanche 23 juin. Il a été accueilli à l’aéroport international de Ndjili par les cadres de son parti, le MLC, dont Eve Bazaiba et Jacques Djoli. Certains leaders de la coalition Lamuka, dont il fait également partie, étaient présents tels que Martin Fayulu et Adolphe Muzito.

L’ancien sénateur était déjà rentré, en août 2018, pour la première fois au pays après son incarcération à la Cour Pénale Internationale (CPI) à La Haye, aux Pays-Bas. Il s’était également rendu à Gemena pour s’incliner devant la tombe de son père. Pendant son court séjour, il avait également déposé sa candidature pour la présidentielle de décembre de la même année. Scrutin auquel il ne s’était pas finalement présenté parce que, le 24 août, son dossier avait été déclaré non recevable par la CENI suite à sa condamnation par la CPI pour subornation de témoins.

Christine Tshibuyi, Fonseca Masianga et Auguy Mudiayi