RDC : Grogne du personnel congolais de la Monusco dans plusieurs villes contre la suppression de 555 postes d’ici juin

Leila Zerrougui, cheffe de la MONUSCO

Les agents nationaux de la Monusco manifestent leur colère ce lundi 6 mai 2019 devant les bureau de la mission dans plusieurs villes du pays contre la suppression programmée de 555 postes d’ici juin prochain. Cette mesure concerne 8 bureaux de la mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo en l’occurrence Kisangani, Lubumbashi, Dungu, Matadi, Mbandaka, Kamina, Bandundu et Mbuji Mayi où les manifestations sont signalées.

Arborant des gilets jaunes pour les uns et munis des pancartes avec divers messages pour les autres, ces agents manifestent également à Beni, Bunia, Bukavu, villes non concernées par la mesure de fermeture.

“Le 7 mars 2019 lors d’une assemblée de tout le personnel de la Monusco, avant même l’adoption par le conseil de sécurité de la résolution sur le mandat de la Monusco, Madame  Leila Zerrougui, Représentante spéciale du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo, avait annoncé la suppression de 555 postes sur les 2 252 qu’occupent les Congolais au 30 juin 2019”, expliquent-ils dans une correspondance adressée fin avril à Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU.

Dans ce document partagé à ACTUALITE.CD, le staff congolais explique que cette démarche viole la résolution 2463 qui prolonge le mandate de la mission jusqu’à décembre 2019 et qui prône le “maintien des effectifs des agents”.

Mme Zerrougui avait pourtant averti au cours d’une conférence de presse le 22 avril dernier au quartier général de la mission à Kinshasa, que cette situation est due aux coupes budgétaires subies par la Monusco.

"On a prévu de fermer les antennes qui étaient restées [dans l’ouest] quand on parle de Mbandaka, quand on parle de Matadi, quand on parle de Bandundu, quand on parle du site de Kamina et même de Mbuji-Mayi. Et puis, on a les trois bureaux, c’est Dungu, c’est Kisangani et Lubumbashi. (...) En fait, on a fait une proposition où on a une réduction de [seulement] 100 millions", avait-elle déclaré.

Mais les manifestants qui ne souhaitent pas perdre leurs postes vont jusqu’à exiger la démission de la cheffe de la Monusco.

“Dénonçons avec force, l’abus d’autorité, le harcèlement et la politique de discrimination de Madame Leila Zerrougui à l’endroit du personnel national de la Monusco et du peuple congolais; demandons la démission et le départ de Madame Leila Zerrougui étant donné que son arrogance et son manque de considération du personnel local ne garantissent plus la paix sociale au sein de la mission”, écrivent-ils à M. Guterres.

L’année dernière, la MONUSCO s’est retrouvée à 43 millions de dollars de déficit sur ce qu’elle avait proposé dans le cadre des coupes budgétaires. En cinq ans, le budget de la Monusco a été réduit de près de 25 %. Elle compte focaliser ses interventions dans les Kivu, Ituri, Tanganyika et les Kasai.

Patrick Maki