RDC-Ituri : Une quarantaine de civils enlevés au cours de deux attaques des présumés combattants ADF à Tshabi

Illustration/Un militaire au front près de la ville de Beni.

Une quarantaine de personnes ont été kidnappées en l’espace de deux jours par des présumés combattants des forces démocratiques alliées (ADF) au cours des attaques menées cette semaine dans la localité de Tshabi, en territoire d’Irumu (Ituri), a indiqué à ACTUALITE.CD la société civile locale. Parmi les victimes figurent des infirmiers du centre de santé de Tshabi.

Ces attaques des ADF suscitent des inquiétudes en Ituri. Le député national Gratien Iracan déplore le manque des mesures de prévention contre les attaques des rebelles à Tsabi, zone frontalière avec le territoire de Beni.

“C'est inacceptable que cette situation arrive dans une zone opérationnelle où les militaires FARDC sont censés protéger la population. Dès lors que Tshabi est une localité proche de Kainama, une localité dans le groupement banande kainama au Nord Kivu, qui a connu des attaques en répétition des groupes armés, il était tout a fait évident que les hostilités allaient se déporter sur les localités voisines dont Tshabi. Il fallait prévenir et sécuriser la population civile. Surtout que Kainama s'était déjà vidé de sa population à cause de ces multiples incursions”, s’est-il inquiété.

Les attaques ont eu lieu mercredi et jeudi et ont provoqué le déplacement des plusieurs habitants de Tshabi notamment vers d’autres villages d’Irumu. Pour Gracien Iracan ces attaques visent une expansion de la rébellion ougandaise à partir de Beni.

“Un des objectifs majeurs de ces attaques c’est provoquer la panique généralisée pour le déplacement forcé des paisibles citoyens. Les assaillants cherchent à faire libérer une grande étendue du territoire pour des causes que nous ignorons, probablement la conquête de terre arable et la réorganisation des activités de rébellion. On se rappelle d'un groupe ethnique qui occupe la même région de Boga Tshabi en provenance de nulle part. Des familles qui s'installent sans être contrôlées par l'autorité administrative. On ne parlerait vraiment pas d'une rébellion parce qu'il s'agit d'un groupe étranger qui utilise certains fils égarés de notre pays. Des témoins ont suivi lors de la récente attaque, des assaillants s'exprimer dans les dialectes ougandais. Ce qui est aussi probable parce que Tshabi est en proximité de la frontière ougandaise. L'instabilité dans la région de Tshabi risque d'impacter négativement sur le processus de démobilisation des éléments de FRPI qui partagent les mêmes espaces. Il faut une mobilisation totale pour le retour de la paix dans la région”, explique l’élu de la ville de Bunia.

En tout, au moins six personnes dont un militaire ont été tuées au cours des dernières attaques à Tshabi. Les notabilités locales plaident pour le renforcement des mesures de sécurité pour pallier à toute éventualité.

Patrick Maki