Affaires foncières : Emmanuel Ilunga dit subir la pression de la part des spoliateurs

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Le problème

Emmanuel Ilunga Ngoie Kasongo, vice-ministre en charge des Congolais de l’étranger, assure l’intérim du ministre des Affaires foncières. Depuis quelques semaines, il est notamment cité dans une affaire de détournement d’argent. Des accusations qu’il rejette en bloc. De quoi est-il reproché ? Qui est derrière ces accusations ? Que répond le ministre ? ACTUALITE.CD revient sur les avis des uns et des autres.

Les accusations

Certains membres du cabinet laissés par le ministre Lumeya Dhu Maleghi, suspendu depuis mi-mars, accusent Emmanuel Ilunga d’avoir écarté certains de leurs collègues et d’avoir placé « ses personnes de confiance allant au-delà des compétences d’un intérimaire ». On lui reproche également d’avoir envoyé des personnes « n’ayant ni qualité ni compétence » en mission à l’intérieur du pays. Les mêmes personnes l’accusent d’avoir « détourné » environ 17 millions de FC, soit plus de 10.000 USD rétrocédés au ministère et qui devrait être redistribués notamment aux membres du cabinet. Un mémo a été rédigé et porté par François Ndeke, conseiller politique au ministère des Affaires foncières. Ce document a été transmis au Premier ministre Bruno Tshibala.

La réaction du ministre

Le ministre ne donne pas des explications claires sur ces dossiers, arguant qu’il ne veut pas entrer dans la polémique. Il balaie toutes ces accusations et d’ailleurs porte plainte contre François Ndeke pour diffamation. Pour lui, il est victime d’une campagne de calomnie montée par les « puissants » qui seraient impliqués dans les dossiers de spoliation des biens immobiliers. Selon lui, il s’agit d’une action de représailles après qu’il a mis en place une commission qui s’appelle Etienne Tshisekedi, chargée de faire la lumière sur les litiges fonciers. Il affirme avoir déjà réglé plus de 40 dossiers et remis les victimes dans leurs droits. Emmanuel Ilunga ajoute qu’il subit également des pressions de la part des spoliateurs qui se trouvent tant dans les milieux des expatriés installés au Congo que parmi certains membres des institutions de la République.

Et… François Ndeke se dit également déterminé

Pour sa part, François Ndeke, qui n’a pas encore été notifié de cette plainte, dit être prêt à se présenter devant la justice pour étayer ces accusations.

Le précédent Lumeya

Mi-mars, le cas du ministre des Affaires foncières, Lumeya Dhu Maleghi, avait défrayé la chronique et était au cœur d’une mini-crise entre le cabinet du chef de l’Etat et la primature. Vital Kamerhe avait demandé, à l’époque, à Bruno Tshibala de suspendre immédiatement Lumeya de toutes ses fonctions et de requérir le procureur général près la Cour de cassation pour l’ouverture d’un dossier judiciaire.

« C’est une première action contre l’impunité. Nous ne pouvons pas comprendre que nous ayons tenu plusieurs réunions pour demander au ministre de rapporter ces arrêtés sur ce lotissement à des endroits interdits, sur l’expropriation des citoyens congolais, et le ministre ne fait rien. C’est l’insubordination. Et quand le Premier ministre à son tour ne prend pas des décisions, le président de la République s’assume », avait expliqué Kamerhe en direct sur la télévision nationale.

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L’affaire est loin d’être clôturée. Certaines sources évoquent également un climat malsain entre Emmanuel Ilunga et Bruno Tshibala notamment à cause de ce dossier.