Sud-Kivu : arrêt de travail à l'ISP-Bukavu, les enseignants protestent contre un manque à gagner salarial

Les professeurs, les chef de travaux et les assistants de l'Institut supérieur pédagogique (ISP) de  à Bukavu ont suspendu, depuis le samedi 30 mars 2019, toute activité académique pour contester le taux fixé à 920 FC/1 USD pour le paiement des frais académiques.

Le personnel enseignant de l'ISP dénonce ce taux issu d'un compromis entre le comité de gestion et le collège des étudiants.

"Ce deal entre le comité de gestion et les étudiants viole l'instruction 021 du ministère de l'Enseignement supérieur et universitaire qui régit l'année académique en cours. Cela stipule que les frais d'étude sont payés en franc congolais au taux en vigueur à la Banque centrale", fait savoir le professeur Pascal Masilya de l'ISP/Bukavu.

Cet accord entre les étudiants et le comité de gestion autour du taux fixé pour le paiement des frais a pourtant calmé les manifestations qui ont secoué il y a peu l'ISP Bukavu. Le personnel académique déplore néanmoins que ce taux de change ait impacté sur le budget prévu pour le fonctionnement de cet établissement.

"Ce taux de 920 FC a fait diminuer le budget initial de l'institution de 43%. Du coup, les enseignants visiteurs ne peuvent plus venir enseigner, les travaux de laboratoire ne peuvent plus être réalisés et la prime locale des enseignants ne pourra être payée que jusque fin mai, selon le comité de gestion. Voilà globalement pourquoi les enseignants ont suspendu momentanément les activités pour amener le comité de gestion et les étudiants à réfléchir deux fois car même les avantages acquis du personnel ont commencé aussi à être touchés contrairement à ce que le comité de gestion avait promis : nous touchions notre prime locale en dollar américain mais maintenant elle nous est payée en franc congolais au taux de 1650 FC pour 1 dollar", ajoute le professeur Pascal.

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Les étudiants, par contre, regrettent que l'arrêt des services à l'ISP handicape des activités.

"Nous voulons que les autorités académiques puissent dire aux enseignants de venir et puis nous pouvons tout continuer lorsque nous sommes en train d'étudier. Maintenant beaucoup d'étudiants sont dispersés et ce qui peut nous remettre en ordre c'est uniquement la fiche des horaires. S'ils viennent, nous croyons que nous sommes de grandes personnes, nous allons identifier les problèmes et nous allons trouver des solutions", a déclaré Benjamin Mihigo, porte-parole des étudiants de l'ISP Bukavu.

Pour l'instant, aucune activité ne se déroule à l'ISP/Bukavu.

Justin Mwamba