Les personnes vivant avec handicap qui font le commerce transfrontalier entre Goma en RDC et Gisenyi au Rwanda ont effectué ce lundi 1 avril 2019 un sit-in devant le gouvernorat du Nord-Kivu. Ils protestent contre une taxe évaluée à 7 USD que font payer les services de l’Etat pour l’entreposage des marchandises importées du Rwanda.
« Au niveau de l'entrepôt, on vous taxe par jour. Si vous avez 20 sacs de farine par exemple, donc il faut débloquer 200 FC par sac par jour. En plus de cela, ce qui nous écœure, c'est le fait de nous envoyer dans des bureaux qui ne sont pas accessibles de par nos conditions physiques. Au moins au niveau de la petite barrière, il y a déjà un bureau qui est construit et qui répond à nos conditions physiques. Que l'autorité provinciale s'implique dans cette affaire pour que nous ayons un petit bureau dans lequel on va taxer nos marchandises », explique l'un d'eux, Rocky Ndelema.
Réunies dans l'association des handicapés physiques Tuungane (AHPT), ces personnes vivant avec handicap affirment qu'elles éprouvent d'énormes difficultés depuis l'instauration de la mesure de faire transiter leurs marchandises dans un entrepôt.
« Nous payons selon la quantité de la marchandise. Outre la DGDA, nous payons également l'OCC. À Bukavu par exemple, 1 sac de farine paie 2$. Mais chez nous ici, parce qu'on veut nous faire souffrir, on crée des déclarants qui viennent nous dire qu'un sac doit payer 7$. Nous nous demandons comment nous allons revendre ce sac-là », ajoute M. Ndelema.
Des milliers de personnes à Gisenyi comme à Goma vivent de petit commerce transfrontalier.
« Nous avons pris l'initiative de faire ce petit commerce transfrontalier pour éviter la mendicité afin de ne pas causer la honte à notre pays. Nous ne savons pas payer tout cet argent actuellement. Nous sommes plus de 280 personnes. Chacun a un jeune homme qui l'aide à pousser le tricycle. Si vous faites le calcul, c'est près de 3000 personnes qui sont affectées par cette situation si vous faites la moyenne de cinq personnes par ménage. Nous sommes actuellement en difficulté de payer le loyer, les frais scolaires et autres besoins », se désole le Rocky Ndelema.
Jonathan Kombi