En marge de 20 ans de son existence en République démocratique du Congo, le programme des nations unies pour les établissements humains (ONU-HABITAT) a organisé du 19 au 20 mars 2019 à Goma (Nord-Kivu) un symposium provincial sur l’habitat sous le thème : « du foncier rural au nouvel agenda urbain en RDC » en présence de près de 100 personnes venues des provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et de Kinshasa.
Les acteurs étatiques et non étatiques œuvrant dans le domaine foncier, ceux de la société civile ainsi que les partenaires techniques, financiers et de la mise en œuvre des projets ont passé en revue les progrès de l’ensemble des programmes de ONU-HABITAT en RDC et examiné les forces et les faiblesses pragmatiques en vue d’améliorer les stratégies de mise en œuvre pour une durabilité des interventions afin d’améliorer les conditions de vie de la population congolaise.
Abel Walendom, directeur de programme-pays d'ONU-HABITAT en RDC indique que depuis 2016, cette agence a déjà exécuté sept projets, dont certains sont en cours, dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Sud-Ubangi et à Kinshasa avec un budget de plus de 25 millions USD.
« Les défis sont énormes. Mais on peut dire qu’il y aussi de nombreux acquis. Il y a beaucoup des réalisations qui ont été faites. ONU-HABITAT a énormément contribué à la consolidation de la paix et à la stabilisation du pays. Il est tout à fait clair que ce défi va rester et va engager énormément les actions de ONU-HABITAT », a-t-il reconnu.
Ces assises ont été organisées en marge de 20 ans d’existence de cette agence des nations unies en RDC.
« Mais en réalité, la vingtième année pour nous c’est le nouvel agenda urbain et les potentiels qu’offrent non seulement les villes mais l’urbanisation en tant que telle. En tant que facteur du développement socio-économique de la RDC », a-t-dit.
Dans son volet avantage comparatif du secteur foncier, le nouvel agenda urbain en RDC qui va de 2020 à 2025 vise à conduire la réforme foncière à terme, poursuivre la gouvernance et la résolution des conflits fonciers ainsi qu'à étendre la planification communautaire foncière participative.
En ce qui concerne le développement urbain et habitat, l’agenda va mettre en place le fonds national pour l’habitat.
« L’attraction de la ville est là. C’est dans la ville qu’on trouve l’éducation, la santé et les activités économiques et sociales. C’est ce qui explique cet exode rural que nous avons pendant longtemps combattu mais que maintenant nous voulons utiliser plutôt pour accélérer le développement de notre pays », a ajouté Abel Walendom, directeur de programme-pays d'ONU-HABITAT en RDC.
Le Gouverneur ad intérim du Nord-Kivu, Feller Lutaichirwa a salué le diagnostic fait qui puisse donner lieu à des perspectives. Il s’est, au nom du gouvernement congolais, approprié la 3e phase du programme de l’ONU-HABITAT en RDC.
« Et comme tout le leadership UN-HABITAT et partenaires se trouvent dans la ville, nous considérons que cela est une grande opportunité pour des plaidoyers et cela va s’appliquer sur nos agglomérations. Comme le Nord-Kivu a été choisi, nous pensons que les délégations venant de l’intérieur du pays et du gouvernement provincial ne manqueront pas à appliquer les analyses et les réflexions sur notre quotidien parce que le phénomène urbain des villes est relativement nouveau ici chez nous en Afrique et plus particulièrement en RDC », a souhaité l’autorité provinciale.
La conférence tenue à Goma (Nord-Kivu) s’inscrit dans la suite de l’atelier de Bukavu (Sud-Kivu) tenue du 2 au 3 octobre 2018. Ce dernier visait à évaluer les progrès des programmes et projets de ONU-HABITAT en cours d’exécution et préparer l’élaboration du rapport consolidé de cette agence onusienne. Il visait aussi à mettre en place un cadre pragmatique pour l’an 2019.
Jonathan Kombi