Kinshasa : Retour sur l'effondrement d'une partie de la RN1 sur le tronçon UPN-Badiadingi

Effondrement d'une partie de la RN1, tronçon UPN-Badiadingi/Ph. Fonseca Mansianga ACTUALITE.CD

La pluie diluvienne qui s’est abattue, hier jeudi, sur Kinshasa a provoqué l’effondrement d’une partie de la route nationale numéro 1 sur le tronçon UPN-Badiadingi, précisément à l’arrêt de bus appelé Zappé. Il n’y a pas eu de dégâts humains mais au moins 5 maisons se sont écroulées et une église, selon les témoignages.      

Des habitants de cette partie de la ville soupçonnent la construction d’un immeuble en face du lieu de l'effondrement comme principale cause de cet incident.

« Je suis propriétaire d’un immeuble qui s’est écroulé alors que je l’ai construit au prix de sacrifice énorme mais aujourd’hui à cause d’un monsieur en face. Pendant qu’il pleuvait, il y a eu un camion qui a déversé des moellons dans la canalisation. Je travaillais dans mon bureau, subitement on m’a appelé pour dire qu’il y a une situation qui se passe à l’extérieur. Quand je suis sorti, j’ai trouvé déjà tardivement que le chauffeur avait déjà déversé les moellons dans le caniveau qui était bouché et l’eau ne pouvait prendre une autre direction que se dirigeait sur la route puis voilà les conséquences », a expliqué Charles Mutombo, retraité de la SONAS, qui demande par ailleurs qu’il y ait une poursuite contre le responsable. « Il y a l’église et des maisons qui sont endommagées. Gloire à Dieu que la tuyauterie de la Régideso n’est pas cassée sinon on aurait eu des morts. En principe, le gouvernement doit savoir qui est le propriétaire de cette maison et qui a jeté des moellons parce que c’est ça ce qui a provoqué l’accident », a exigé M. Serge, habitant du quartier.

La RN1 s'éffrondre ne partie

Une équipe de l’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT) a été dépêchée sur place pour évaluer les dégâts et étudier les mécanismes pour une réhabilitation.     

« L’ouvrage a cédé. Le déferlement des eaux sur l’avenue a entraîné des dégâts énormes, notamment l’érosion. Il y a eu un camion qui aurait jeté des moellons de l’autre côté et ç'a bouché le caniveau. Comme les deux caniveaux doivent fonctionner normalement ensemble, le caniveau de gauche fonctionne comme un trop plein, c’est-à-dire quand il y a un débordement d’eaux et que le caniveau de droite ne peut plus supporter suffisamment d’eau, celui de gauche reprend la partie des eaux du caniveau de droite. Si vous remarquez la pente c’est plus du côté droit. Du moment que le caniveau de droite était complètement bloqué donc toutes les eaux sont parties du côté gauche et, en ce moment, il ne pouvait accepter toute la quantité d’eaux de deux caniveaux. C’est clair que comme il y avait une route ici les eaux ont dû carrément suivre la route et donc créer une forte érosion comme la pluie était trop grande », a expliqué l'Ingénieur Muhunga Ayembe, directeur des études et développement à l’ACGT.  

« Nous allons réhabiliter. Nous sommes là, nous devrions faire la topographie normalement mais nous ne pouvons pas faire la topographie traditionnelle parce que le terrain est encore très instable. Comme nous avons une nouvelle technologie, nous utilisons des drones hélicoptère mais aussi nous avons un drone avion qu’on vient de lancer à partir du terrain du camp Badiadingi. C’est pour nous permettre de faire la photographie de cet endroit. A partir de cette photographie, nous allons produire les quantités des matériaux qu’il faut pour combler cette érosion et ça nous permettra d’évaluer le coût des travaux parce qu’il faut une intervention urgente », a-t-il ajouté.  

La route est inaccessible

Élue de Lukunga, Solange Masumbuko, qui a effectué une descente sur place, interpelle le gouvernement pour une solution urgente mais elle appelle également la population au sens du civisme pour éviter des cas pareils.

« Hier, je suis passée tard dans la soirée, ce matin je viens de me rendre compte des dégâts de cet effondrement et je suis venue compatir avec la base. Mon message, c’est interpeller de toute urgence le ministre des ITPR pour considérer cette route, la placer dans les urgences parce que les élèves n’ont pas pu atteindre l’école ce matin, voire les fonctionnaires qui n’ont pas pu atteindre leurs lieux de travail. Encore une pluie, ça risque d’envenimer des dégâts énormes. Donc le gouvernement doit accorder le bénéfice d’urgence pour la réparation. C’est aussi l’occasion d’interpeller la population parce que c’est suite à des moellons entreposés sur la route qui ont empêché l’eau de couler et cela a provoqué ces dégâts. Donc nous devons être responsables en gérant nos immondices et en essayant d’épargner la voie publique », a déclaré la députée nationale Solange Masumbuko.

La nouvelle érosion

 

Le trafic routier est inaccessible sur cette hauteur. Outre la pratique de demi-terrain dans les deux sens et qui cause une perte financière dans le chef de la population, les transporteurs sont obligés d’emprunter une petite route secondaire et font face aux embouteillages. Ce tronçon relie les communes de Ngaliema, Selembao et Mont Ngafula et conduit vers la province du Kongo Central.

Fonseca Mansianga