António Guterres :  « Il faut coopérer avec le Congo et ses autorités »

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António Guterres, Secrétaire général de l'ONU, s’est exprimé sur la situation en RDC. Invité de RFI, il a donné son avis sur les attentes, les enjeux et les défis pour les nouveaux dirigeants.

« Ce qu’on attend, c’est naturellement un service dévoué à la cause du peuple congolais. Le peuple congolais a beaucoup souffert. Il souffre encore. Dans l’Est du pays avec tous ces groupes armés, la violence contre les femmes et les enfants, Ebola. Il faudra un gouvernement capable d’être inclusif et de rallier tous les congolais et de créer les conditions pour que le pays puisse surmonter les difficultés politiques, économiques et sociales et puisse trouver une stabilité qui permette la solution aux problèmes du pays », a t-il déclaré.

Félix Tshisekedi a été investi malgré les avis des uns et des autres sur les soupçons de fraude. L’Union africaine avait même demandé la suspension de la proclamation des résultats définitifs. Pour António Guterres, il faut maintenant coopérer avec les nouvelles autorités.

« Indépendamment de ce qui s’est passé, il y a aujourd’hui une situation établie. Il faut à mon avis coopérer avec le Congo et ses autorités pour aider le pays à sortir des difficultés énormes que le pays connaît encore. Il faut dire qu’il y a un vent d’espoir qui souffle en Afrique. En général, on parle des choses négatives qui viennent d’Afrique », a t-il ajouté.

A propos de la présence des casques bleus au Congo par le biais de la MONUSCO très critiquée par le précédent chef de l’Etat, António Guterres estime qu’il est encore tôt de parler de la fermeture de la mission.

« Nous avons déjà entamé un dialogue avec le nouveau président. Je crois qu’il y a une volonté mutuelle de coopération. Il faudra éventuellement revoir le dispositif qui existe en RDC. Je crois qu’il serait illusoire de croire qu’on pourrait rapidement fermer la mission. Je crois qu’il y a encore un travail à faire en étroite coopération avec les autorités congolaises », a t-il dit.

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Leila Zerrougui, avait rencontré, le 29 janvier, le président de la République, Félix Tshisekedi, à Kinshasa. Parmi les sujets abordés, il y avait notamment cette question du mandat de la MONUSCO qui sera débattue à New York au mois de mars. Selon les sources onusiennes, la protection des civils, la lutte contre les groupes armés devront rester au cœur du nouveau mandat, mais il faudra attendre les priorités qui seront fixées par les nouvelles autorités congolaises.