Médias - RDC : les journalistes et la société civile pleurent Solange Lusiku, la "dame de fer"

Au port de Bukavu , des journalistes en attente de la dépouille de Solange Lusiku . Ph Justin Mwamba

 

Solance Lusiku, éditrice du journal Le Souverain et Vice présidente de l’Union Nationale de la Presse du Congo (L’UNPC) est décédée samedi 13 octobre au centre Hospitalier Monkole de  Mont Ngafula de Kinshasa des suites d'une courte maladie.



L’UNPC ainsi que le bureau de la coordination de la société civile du Sud-Kivu, pleurent celle que l’on surnomme affectueusement « La dame de fer ».



Depuis l’annonce de sa disparition, les témoignages abondent aussi bien dans le monde de la presse que la société civile. « Solange était tout pour moi, je la considérais comme une ma seconde mère. Si aujourd'hui je suis ce que je suis, si je peux prendre la plume, je peux faire ce que je veux, c'est grâce à elle » explique Anne Mushigo, journaliste et chargée de Marketing au journal le Souverain,  inconsolable. 

 

 

Recueillement avant l'arrivée de la dépouille de la défunte, Ph. Justin Mwamba    Recueillement avant l'arrivée de la dépouille de la défunte, Ph. Justin Mwamba   

 


« Solange m'a accueillie à la Radio Maria juste quand je terminais mes humanités et nous avons cheminé ensemble jusqu'au journal le souverain,»  témoigne la consoeur inconsolable.   Lusiku était d’abord et avant tout une pacificatrice « C’était une femme forte, elle parvenait à réunir tout le monde » insiste la journaliste. 


De 2004 à 2009, Solange Lusiku était  chargée de programme au caucus des femmes. Solange Lwashiga   qui est  l’actuelle  secrétaire exécutive du Caucus des femmes gardera d’elle l'image d'une femme. 

"Je garde l'image d'une femme déterminée, serviable, qui analyse le contexte et donne les pistes des solutions. J'ai une image qui me reste, quand elle était chef des programmes au caucus des femmes et était sur la piste du journal le souverain, elle était toujours en contact avec journaliste en danger pour dénoncer les violations des droits de l'homme et la liberté de presse dont était victimes les journalistes du Sud-kivu", a-t-elle reconnue d'elle. 



Au bureau de coordination de la société civile, ses actions serviront de leçon à la postérité comme en témoigne certains de ses collègues. « Ce que je retiens de de Solange ce sont les actions qu’elle aura menée au sein de notre structure » explicite Marie Migani vice-présidente du bureau de coordination de la société civile du Sud-kivu.

 

La dépouille de Lusiku était attendue  mardi à Bukavu, son fief et  devrait être exposée à  sa résidence de Muhumba dans la commune d’Ibanda. De Kinshasa ,  La dépouille a transité par la ville de Goma où la presse lui a rendu hommage en présence du président de l'UNPC Kasonga Tshilunde. 

 

Au centre de presse de Goma , les journalistes rendent hommage à Solanga Lusiku . Ph. Jonathan Kombi
Au centre de presse de Goma , les journalistes rendent hommage à Solanga Lusiku . Ph. Jonathan Kombi

 

Journaliste depuis 1998 à Radio Maendeleo, puis Maria en 2004, Solange Lusiku Nsimire  a été la première présentatrice du journal parlé avant de devenir directrice des programmes.  Avec sa bravoure, elle a présidé l'Union nationale de la presse du Congo (UNPC ( en tant que  présidente en province du  Sud Kivu de 2000 à 2014.



Récompensée par l'Université de Louvain en Belgique du prix docteur Honoris causa en 2012, elle a reçu aussi  le prix femme de courage de l'ambassade des Etats-Unis en République du Congo en 2013 et  plusieurs autres prix et trophées internationaux lui ont étés décernés pour son combat dans la liberté de la presse et droits de l'homme.



Née le 20 Avril 1972, Solange Lusiku surnommée "sol sol" est mère de 7 enfants est devenue plus formatrice que journaliste à Bukavu. Point focal de International women medias fondation (IWMF), Solange Lusiku originaire de Muchinga dans le territoire de Walungu a quitté la terre des hommes âgée de 46 ans. Une messe d’action de grâce est prévue le mercredi 17 octobre avant l'inhumation le même jour en territoire de walungu.

 



Justin Mwamba