La ministre rwandaise des Affaires Etrangères, Louise Mushikiwabo, a été désignée, vendredi 12 octobre, secrétaire générale de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) par les chefs d’État et de gouvernement, réunis lors du sommet organisé dans la capitale arménienne, Erevan, depuis jeudi.
Par acclamation, les chefs d'Etat et de gouvernement ont désigné Mme Mushikiwabo pour succéder à la Canadienne Michael Jean, qui a perdu le soutien de son pays et du Québec.
Elle avait dénoncé "les petits arrangements entre États" , ayant conduit à la désignation de la candidate rwandaise soutenue par la France et l'Union Africaine (UA).
"L'unité du continent (Afrique ) autour de ma candidature m'honore", a déclaré la nouvelle secrétaire générale de l'OIF soulignant être venue "Rwandaise et Africaine" à Erevan mais repart "francophone".
- Qui est Louise Mushikiwabo ?
Cinquante-sept ans (57) d'âge, Louise Mushikiwabo cumule le poste de ministre des Affaires Etrangères avec celui de porte-parole du gouvernement rwandais, depuis neuf (9) ans. Elle est censée abandonner ces postes, dès janvier prochain, pour le siège de l'OIF, à Paris.
Née en 1961 dans la capitale à Kigali, Mushikiwabo est la cadette d'une famille de neuf enfants. Après avoir obtenu son baccalauréat, elle enseigne l'anglais dans un lycée avant de bénéficier d'une bourse pour des études d'interprétariat aux États-Unis, en 1986.
Son frère, le leader politique Landoald Ndasingwa, est l'une des premières victimes du génocide de 1994 qui fit 800.000 morts, essentiellement au sein de la minorité tutsi. Aux Etats-Unis, la Rwandaise fait le métier d'interprète. En 2008, elle décide de regagner sa terre natale, le Rwanda, après un bref passage en Tunisie comme directrice de la communication de la Banque africaine de développement (BAD).
En 2009, le président Paul Kagame la nomme à la tête du ministère de l'Information, avant d'en faire sa cheffe de la diplomatie. Mais Mushikiwabo n'a jamais adhéré au parti de Paul Kagame (Front patriotique rwandais, FPR).
Élue pour un mandat de quatre ans, elle devient la quatrième secrétaire générale de l’OIF, après l’Égyptien Boutros Boutros Ghali (1997-2002), le Sénégalais Abdou Diouf (2002-2014) et la Canadienne Michaëlle Jean (2014-2018).
Sa désignation par acclamation a été perçue par le chef de la commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, comme une démonstration de "ses qualités, son expérience et son leadership qui sont ainsi unanimement reconnus par la famille francophone". Le français est la troisième langue officielle du Rwanda après le kinyarwanda et l'anglais sans parler du swahili.
Christine Tshibuyi