Au Kasaï, la Ligue nationale paysanne pour la défense des droits de l'homme (Linapedho) exprime son inquiétude après la découverte, le 24 août dernier à Tshikapa, des colis des munitions utilisées pour les fusils de chasse calibre 12, à bord d’un véhicule en provenance de Kinshasa.
Selon des sources policières, ces munitions ont été découvertes suite à une mésentente entre le transporteur et le propriétaire des colis.
“Un homme est venu se plaindre à nos bureaux contre un transporteur qui refusait de lui rendre ses biens transportés à bord de son véhicule. Au moment où les membres de l'équipe du transporteur sont venus intervenir, ils ont amené une gîte non déclarée au départ de Kinshasa. Après vérification, la gîte contenait des munitions de chasse. Interrogé, le propriétaire a prétendu que les munitions appartiendraient au "général de la police" de Tshikapa. Ce dernier a ignoré cette gîte et a ordonné l'arrestation du propriétaire. Pendant qu'on approfondissait les investigations, nous avons reçu l'ordre au téléphone de la hiérarchie de Kinshasa de libérer les deux personnes et la gîte des munitions. Par précaution, nous avons transféré le dossier au parquet”, a dit à ACTUALITE.CD, une source policière à Tshikapa.
La Linapedho rappelle les atrocités de l’espace Kasaï qui avaient été alimentées par ce genre de trafic.
“Nous sommes dans une zone d'opérations militaires et beaucoup de témoignages rapportent que ce sont ce genre des munitions qui ont été utilisées par les milices tribales tant les Kamuina Nsapu que les Bana Mura et écurie Mbembe dans leurs atrocités. Cette quantité des munitions nous inquiète dans la mesure où il n'y a pas de chasseurs dans la région. Il sévit dans cette région plusieurs milices tribales citées dans des pires atrocités par les Nations Unies et d'autres organisations internationales. Cette découverte augmente nos inquiétudes quant à la sécurité dans la région à l'approche des élections”, a dit Me Idris Katawa, membre de la Linapedho.
Des sources du parquet de Tshikapa ont reconnu avoir reçu une quantité des munitions saisies par la police et disent poursuivre les enquêtes. La crise au Kasaï a causé la naissance de plusieurs milices tribales armées qui sont accusées de nombreuses violations des droits de l'homme.
Sosthène Kambidi