<b>Human Rights Watch (HRW) exprime sa préoccupation suite aux nominations par le président Joseph Kabila le weekend dernier, des généraux Gabriel Amisi et John Numbi à des nouvelles fonctions dans l’armée. HRW indique que ces nominations accentuent les craintes de nouvelles vagues de répression et d’atteintes aux droits humains.</b>
Gabriel Amisi a est promu chef d’état-major général adjoint chargé des opérations et renseignements et John Numbi Inspecteur général des Forces armées de la RDC (FARDC).
<i>“Ces promotions sont un affront aux victimes des violations des droits humains en RD Congo et aux membres de leur famille. Elles sont le reflet d’un système dans lequel ceux qui violent les droits humains sont récompensés au lieu d’être tenus de rendre des comptes, ce qui alimente les cycles de violence et d’impunité qui ravagent le pays depuis bien trop longtemps “</i>, dit HRW dans une communiqué publié ce mardi.
L’ONG de défense des droits de l’homme affirme que ces deux officiers sont “liés de longue date à de graves atteintes aux droits humains” notamment dans la répression des manifestations pacifiques contre le pouvoir.
<i>“Les forces placées sous le commandement d’Amisi ont depuis longtemps été impliquées dans de graves atteintes aux droits humains dans l’est de la RD Congo dont des tueries à grandes échelle, des exécutions sommaires, des viols, des pillages, ainsi que dans le trafic de minerais. Au cours des quatre dernières années, il a commandé des troupes engagées dans la répression violente des manifestations politiques et mobilisé des jeunes pour perturber des manifestations pacifiques. Amisi a également été impliqué dans le déploiement d’ex-rebelles du M23 dans la capitale, Kinshasa, pour réprimer des manifestations en décembre 2016”</i>, accuse Human Rights Watch.
Ancien chef de la Police nationale Congolaise (PNC), John Numbi, souligne HRW, a commandé l’opération contre le mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo (BDK) en 2007 et 2008 au Kongo Central en usant <i>“d’une force létale excessive et illégitime”</i>.
<i>“Ce qui s’est traduit par plus de 200 morts, l’incendie systématique des habitations et la torture de toute personne soupçonnée de sympathie pour le BDK. En 2010, Numbi a été impliqué dans le double assassinat de l’éminent défenseur des droits humains Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana (…) mais n’a jamais fait l’objet d’une enquête”</i>, précise l’ONG.
Les généraux Amisi et Numbi sont sous les coups des sanctions des États-Unis et de l’Union Européenne depuis 2016 pour leur rôle présumé dans de graves violations des droits humains.
<b>Christine Tshibuyi</b>