RDC: La situation de plus en plus alarmante à Bijombo, au moins 90 civils tués

<b>Les autorités avancent un bilan provisoire de 90 civils déjà tués suite aux affrontements communautaires à Bijombo, dans les hauts plateaux, en territoire d’Uvira (Sud-Kivu).</b>

L’Administrateur du territoire d’Uvira, Alexis Rachidy Kasangala juge «alarmante» la situation à Bijombo.

<i>«Ils sont à peu près 90 civils qui sont déjà morts. La situation de Bijombo est alarmante, Il y a des jeunes qui sont dans des groupes armés et qui essayent de déstabiliser. Il n’y a pas que les jeunes mais aussi plusieurs groupes qui sont en train de créer de désordre là-bas»</i>, a-t-il dit ce jeudi 5 juillet 2018 à ACTUALITE.CD.

L’Administrateur d’Uvira évoque aussi l’absence de l’État dans la région. <i>«On veut d’abord éradiquer les groupes armés et après on pourrait installer l’autorité territoriale là-bas et nous avons aussi le chef de chefferie qui doit être représenté dans ce groupement mais on ne peut pas le faire aussi longtemps qu’on a pas encore éradiquer les groupes armés parce que ce sont eux qui déstabilisent le pouvoir là-bas»</i>, a ajouté Alexis Rachidy Kasangala.

Les violences communautaires ont éclaté en février 2017 à Bijombo. Précédemment, la société civile d’Uvira a avancé un bilan provisoire de 75 civils tués dans cette zone difficile d’accès.

<i>«La détention illégale d’armes est à la base de tout ce que nous sommes en train de connaître aujourd’hui avec comme conséquences notamment les vols des vaches et l’incendie des maisons. Et comme il y a absence totale de l’État à cet endroit, ça devient pire»</i>, a affirmé Mazaliwa Kamanzi, président de la société civile d’Uvira qui parle d’une lutte pour la propriété des villages.

<i>«Ces jeunes sont utilisés pour réclamer des groupements pendant que les autres se défendent contre l’occupation»</i>, a ajouté la société civile.

Ces violences ont causé les déplacements massifs des civils vers notamment le territoire de Mwenga. OCHA parle de 76 000 personnes déplacées et de 16 formations sanitaires des Hauts Plateaux de Bijombo, dont l’Hôpital général de référence de Katanga affectées, privant près de 95 000 personnes de soins de santé de qualité.

<b>Patrick Maki</b>