<b>L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a saisi officiellement l’administrateur du territoire de Masisi (Nord-Kivu) du fait des attaques armées à répétition contre ses équipes dans cette partie du pays et lui a signifié le «<em>caractère inacceptable</em>» de ces incidents.</b>
MSF a adressé cette correspondance après qu’elle a réduit temporairement ses activités dans le territoire de Masisi suite à deux braquages de ses équipes, les 2 et 12 juin 2018.
<i>«Au vu de cette liste et de l’inquiétude croissante que ces multiples attaques provoquent dans le chef de nos équipes, nous voulons vous informer du caractère inacceptable, pour notre organisation, de ce type d’agressions mettant en danger la vie de notre personnel médical et de secours. Ces actes graves sont de nature à restreindre l’espace humanitaire, nous empêchant de fournir des soins aux populations dans le respect de nos principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance »</i>, dit MSF.
L’organisation menace cette fois de <i>«suspendre les services médicaux offerts par MSF aux populations dans la zone de santé de Masisi, à l’exception des activités de sauvetage et des soins d’urgence à l’Hôpital Général de Référence de Masisi et à Nyabiondo». </i>
Au moins sept attaques sont répertoriées, depuis 2017 à ce jour, contre les véhicules de MSF, dans le territoire de Masisi.
MSF intervient à Masisi depuis 10 ans pour garantir des services médicaux gratuits. Le projet appuie l’Hôpital Général de Référence (HGR) de Masisi ainsi que le Centre de santé de Référence de Nyabiondo et le Centre de santé de Masisi. De plus, MSF organise des équipes mobiles pour accéder aux populations exclues et assurer une assistance rapide et flexible dans la région. Entre autres, en 2017, les équipes de Masisi ont réalisé 166434 consultations médicales, traité 17994 patients dans les structures du projet, pris en charge 4998 femmes pour accoucher et fait 1078 césariennes.
<b>Patrick Maki</b>