<b>A Rutshuru, des milliers de déplacés de guerre parmi lesquels de nombreuses femmes vivent dans des conditions inadéquates, rapporte le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). Parmi les difficultés auxquelles les femmes déplacées sont confrontées, le HCR et ses partenaires citent des cas de kidnapping. </b>
C’est dans le territoire de Rutshuru que des cas d’enlèvement des femmes sont plusieurs fois rapportés. Ces enlèvements sont attribués aux membres des groupes armés actifs dans la zone. Cette année, INTERSOS, une ONG italienne, partenaire au HCR dit avoir recensé 24 femmes déplacées enlevées entre le 15 janvier et 28 février derniers.
<i>“On a eu plus ou moins 24 cas de femmes déplacés qui ont été kidnappées pendant la période susévoquée. Par rapport aux femmes résidentes, c'est au-delà de 50 cas”</i>, a dit Agnès Kabeya, assistante psycho-sociale à INTERSOS. C’était en marge d'une séance de plaidoyer sur l'accès de la femme à la terre, tenue mardi 20 mars à Rutshuru-Centre, à l’intention notamment des autorités locales.
L’ONG dit avoir dénombré aussi 74 cas d’extorsion dont les femmes déplacées ont été victimes de la part des membres des groupes armés ou militaires.
<i>“Nous nous sommes décidées d'aller aux champs en masse mais l'ennemi a contourné notre stratégie. Les bandits viennent aussi nombreux, ce qui leur permet d’enlever des dizaines de femmes, voire plus”</i>, a dit Kasereka Maombi, présidente de la Synergie des femmes pour la paix et le développement de Rutshuru.
La plupart des déplacés de Rutshuru vivent dans des familles d’accueil et manque d’accès à la terre pour cultiver suite à l’insécurité.
<i>“Il y a des milliers de cas, non seulement des femmes déplacées internes mais aussi des retournées, qui vivaient en Ouganda, actuellement dans la zone, qui ont des difficultés d'avoir accès aux champs. Ce qui les expose à beaucoup de violations. Le HCR en tant qu'agence qui coordonne la protection a mis tous ces gens ensemble pour trouver de l'espace, non seulement cultivable. Il faut aussi sécuriser les femmes qui doivent aller travailler”</i>, a dit Jules Katsurana, associé principal à la protection au HCR Goma.
Le 13 mars dernier, 16 femmes ont été enlevées dans le groupement Bukoma par des bandits armés alors qu'elles faisaient le champ. Le chef de groupement, Modeste Kabori avait pointé du doigt les jeunes du milieu comme auteurs de ces actes.
Le HCR, en partenariat avec la Division du genre au Nord-Kivu, a réuni les autorités politico-administratives, de l’armée ainsi que de la police, à Rutshuru, dans le cadre de la célébration du mois de la femme, placée au niveau national sous le thème : <i>“Investir dans la force productrice de la femme rurale, priorité pour la RDC”</i>.
<b>Jonathan Kombi depuis Rutshuru</b>