<span style="font-weight: 400;">C’est en dehors du pays, devant la tribune de l'organisation internationale de la Francophonie que le président de la CENI a annoncé l’impossibilité d’organiser les élections d’ici fin 2017. Une annonce qui intervient à l’aurore d’une semaine politique assez mouvementée avec, comme on le sait, plusieurs appels lancés principalement par la CENCO, les partis et regroupements politiques de l'opposition pour la tenue coûte que coûte des élections d’ici la fin de l’année.</span>
<span style="font-weight: 400;">Si Corneille Naanga, président de la CENI, a choisi d’annoncer l'impossibilité ferme d'organiser les élections cette année, il n'a pour autant pas révélé le “quand”, renvoyant la décision à une concertation entre son institution, le gouvernement et le Conseil National de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA). Pourtant, à l'heure actuelle, le CNSA n’existe que sur papier; dans l'imaginaire d’ailleurs pour certains observateurs. </span>
<b>Calendrier technique ou politique</b>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><i><span style="font-weight: 400;">“C’est impossible d’organiser les élections cette année, mais nous devons évaluer avec le Gouvernement et le Conseil National de suivi de l’Accord et du processus électoral, comme le dit l’Accord de la Saint Sylvestre avant de prendre une décision d’extension,” </span></i><span style="font-weight: 400;">a dit Nangaa.</span></blockquote>
<span style="font-weight: 400;">La grande question qui taraude les esprits est sans aucun doute celle de savoir quels sont les aspects qui pourraient prévaloir pour l'adoption d’une position commune entre les trois institutions quand on sait que les tenants des institutions ont soutenu mordicus que c'est à la CENI et à elle seule, en toute indépendance, que reviennent les décisions sur l'organisation des élections.</span>
<span style="font-weight: 400;">Au calendrier “politique” issu de l’accord du 31 décembre 2016, la Commission électorale n’a opposé aucune indication claire sur un quelconque calendrier technique avec des estimations d'échéances. Ce qui aurait pour mérite de lancer le débat de la raison au sein de l'opinion nationale.</span>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><span style="font-weight: 400;">“</span><i><span style="font-weight: 400;">Même si les accords politiques préconisent certaines dates pour l’organisation des élections, cela reste les accords politiques. La date des élections dépend de la CENI et non des hommes politiques. Il faut qu’il y ait la volonté politique des acteurs. Nous attendons du gouvernement le financement, du parlement nous attendons les lois en la matière et des acteurs politiques nous attendons leur implication” </span></i><span style="font-weight: 400;">(</span><b>Corneille Naanga</b><span style="font-weight: 400;">, au cours du News Forum organisé par ACTUALITE.CD le 26 Avril 2017).</span></blockquote>
<span style="font-weight: 400;">Aux principes énoncés, la CENI n’a ajouté aucune indication de timing ferme pour la tenue des élections sur base d’un calendrier technique, soit-il. Dire qu’il est impossible d’organiser une élection dans une période donnée sans dire quand cela pourrait techniquement l’être a le mérite de rendre le ciel nuageux.</span>
<b>Le CNSA, l’autre revers de la médaille</b>
<span style="font-weight: 400;">Il faut désormais croire qu’il n’y aura pas d’élections en RDC sans la mise en place du CNSA. Ce qui du reste est logique puisque cette institution a pour rôle principal de veiller à la mise en œuvre de l'accord de la Saint Sylvestre.</span>
<span style="font-weight: 400;">Seulement, ce CNSA n’a pas encore vu le jour et ne le sera probablement pas pour un temps encore. La mise en œuvre de l’accord du 31 décembre, du reste sujette à problème, ne facilitera certainement pas les choses et la CENI, indépendante dans son essence, devrait être en mesure de choisir seule son chemin. </span>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><i><span style="font-weight: 400;">“Je serais d’accord si les politiques mettaient en oeuvre l’accord dès le mois de janvier 2017. Mais là, comment voudriez-vous qu’on organise les élections dans ces conditions ? Je ne peux pas donner une date pour plaire aux gens. Je donnerai la date en fonction des dimensions politiques, financières et logistiques” </span></i><span style="font-weight: 400;">(</span><b>Corneille Naanga</b><span style="font-weight: 400;">, News Forum).</span></blockquote>
<span style="font-weight: 400;">On se rappellera que l’accord du 18 octobre avait fixé le tenue des élections pour avril 2018. À cette époque déjà, la CENI semblait avoir des avis mitigés. L’accord du 31 décembre 2017 qui réduit d’au moins 4 mois les échéances n’est visiblement pas du goût de la centrale électorale qui l’a fait savoir depuis la signature par les parties prenantes.</span>
<b>Pas en 2017, mais quand?</b>
<span style="font-weight: 400;">Si pour Corneille Naanga la publication de la date de la tenue du scrutin dépend exclusivement de son institution, les observateurs se demandent pourquoi la même CENI semble renvoyer tout le monde aux dimensions politiques du moment où ces derniers soulignent que c'est à la CENI et à elle seule que revient la décision. </span>
<span style="font-weight: 400;">Certes, les questions liées notamment au financement ne peuvent se résoudre sans la dimension politique. Mais il appartient à la CENI de prendre les rênes d’une situation aux conséquences peut-être tragiques au regard de la crise politique persistante que connaît la RDC.</span>
<span style="font-weight: 400;">À l'impossibilité d’organiser les élections en 2017, la CENI devrait fixer l’opinion sur un timing clair. À l’heure actuelle, la CENI se trouve au cœur d’une polémique qui lui attribue une part active dans un quelconque plan de report planifié des élections.</span>
<b>Jacques Kini</b>