George Kapiamba, l’un des délégués de la société civile aux discussions du centre interdiocésain invite Joseph Kabila à prendre ses responsabilités de Chef de l’État et non comme chef d’une famille politique face au blocage des discussions.
Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, le président de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice attribue la responsabilité de la non application de l’accord du 31 décembre à la MP.
<strong>Le blocage autour de la mise en application de l’accord du 31 décembre persiste toujours. Qui bloque les négociations ?</strong>
<em>"Il est clairement établi que c’est la Majorité au pouvoir qui bloque la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre. Depuis qu’on a signé l’accord, le Gouvernement a du mal à appliquer toutes les mesures de décrispations politiques, alors que ce sont des choses très simples qu’il devrait déjà appliquer. Il faut que tout le monde reste vigilant, que la communauté internationale continue à faire pression comme elle le fait maintenant pour obtenir la mise en application de l’accord du 31 décembre qui devrait amener les élections à la fin de cette année".</em>
<strong>Lors de sa rencontre avec les évêques, Joseph Kabila a réaffirmé la proposition de sa famille politique concernant la nomination du premier ministre. Est-ce un faux pas?</strong>
<em>"Le président de la République Joseph Kabila devrait éviter de se comporter dans ce genre de situation comme président d’une famille politique. Il devrait plutôt voir l’intérêt général et se comporter en Chef de l'Etat. Selon l’accord, le premier ministre est présenté par le Rassemblement au Chef de l’État pour nomination. Nulle part il n’est question de proposition de trois noms dans l’accord. La Majorité est en train de tirer les choses en longueur pour gagner du temps. Il faut que nous voyions la misère dans laquelle se trouve le pays au lieu de se cloitrer à nos propres intérêts. Le pays se meurt, la crise est devient de plus en plus croissante, il faut trouver une solution à tous ces problèmes".</em>
<strong>N’est-ce pas logique que la MP évoque l’article 78 de la Constitution pour soutenir sa thèse de 3 noms ?</strong>
<em>"Il faut éviter le débat sémantique à ce sujet. L’accord est clair et parle d’un premier ministre à présenter au chef de l’État par le Rassemblement. L’état de crise au pays empire de plus en plus. L’on devrait éviter à tout prix ce genre des discours qui amplifie l’impasse".</em>
<strong>Les foyers de tensions se multiplient de plus en plus dans le pays. Craignez-vous, comme les évêques, une stratégie pour retarder la tenue des élections ?</strong>
<em>"Effectivement, les évêques ont raison et nous l’avons déjà dit à maintes reprises. L’insécurité grandissante dans le pays risque d’empêcher la tenue des élections. Cette situation est dans certain cas provoqué et entretenu par certaines personnes sciemment en violation des traités et droits internationaux. Aujourd’hui nous apprenons que les adeptes de Ne Mwanda Semi sont assiégés depuis 10 jours, sans eau ni nourriture et coupés de toute électricité. Ce n’est pas normal de voir les choses pareils qui violent les droits de l’homme".</em>
Interview réalisée par Franck Ngonga (<span class="DashboardProfileCard-screenname u-inlineBlock u-dir" dir="ltr"><a class="DashboardProfileCard-screennameLink u-linkComplex u-linkClean" href="https://twitter.com/franck_ngonga" rel="noopener">@<span class="u-linkComplex-target">franck_ngonga)</span></a> </span>