Les Léopards dames se tirent du stage tanzanien avec une note plutôt positive en interne que celle de deux résultats au marquoir : Deux défaites (2-1) puis (3-1) à en croire leur sélectionneur : Hervé Happy.
Le franco-camerounais s’est fait l’image avec laquelle il devait construire pour bâtir son projet futuriste à court terme. La symbiose anciennes et nouvelles laisse pressentir un mariage parfait et une osmose existentielle. Le technicien blond a, en six jours seulement matérialisé et donné corps à « l’idée d’un stage » qui concrètement « était de voir le maximum des joueuses, reconstruire avec les nouvelles et les anciennes têtes ». Par dessus tout, il note « qu’une équipe se construit au niveau de la cohésion. Il n’y a pas que le terrain, les sélections se construisent aussi en dehors du terrain. Ces filles partiront environ un mois ensemble. C’est très important de créer cette cohésion. Il y a le potentiel de la joueuse et son l’état d’esprit. Ce n’est pas par magie qu’on arrive à créer quelque chose, ça prendra du temps. Très content d’avoir rencontré les joueuses puis, et avoir pu faire cette cohésion. A table on les a mélangé pour que les nouvelles et les anciennes cohabitent et du coup on les a vu chanté » soulève t-il.
Les absences consommées et très palpables de cadres : Ruth Kipoyi et Naomie Kabakaba ont naturellement fait pencher la balance défavorablement en déphasage dans l’ensemble de deux matchs : tristement la RDC n’a pas fait le poids sans ses vedettes. « Les forces vives qui n’étaient pas là, on les oublie pas », souligne t-il. Bien « qu’Il faut savoir il y celles (Ruth - Naomie) à qui on a envoyé les billets d’avion, mais ne sont pas venues et d’autres qui ont connu des problèmes administratifs (Kizinga). Elles sont identifiées, je sais là où, elles jouent », Informe t-il avant de promettre « qu’on va travailler dessus pour qu’elles soient au prochain stage ».
Les victoires, surtout devant les impitoyables Twiga Stars de la Tanzanie ne devraient donc pas être le leitmotiv lors de cette double confrontation de fixation. Happy « a fait joué tout le monde » mardi pour se faire une opinion comme il le préconisait la veille. Ses pouliches ne se sont pas limitées qu’à prendre « trois buts » mais elles en ont tristement vendangé et gaspillé parallèlement les balles d’égalisation au bout de leurs doigts, des situations bien qu’elles n’ont concédé des plusieurs assauts comme lors de la première manche : « il y a deux buts tout fait pour nous qu’on met pas. Il faudra qu’on soit beaucoup plus performant là-dessus. Au-delà du résultat, on a concédé moins d’occasions paradoxalement, on a prend plus de buts », s’apitoie le conseiller technique à la fédération française de football (FFF).
Vrai en vers lui-même sans faire volt-face, le sélectionneur reconnaît en toute sportivité toutefois que « c’est une équipe (Tanzanienne) supérieure à nous, elles ont eu 100% de réussite. Sur les deux matchs elles ont été supérieures à nous avec des attaquantes de très haut niveau. La Tanzanie jouait à deux attaquantes donc la stratégie ç’a été de rééquilibrer l’équipe parce-que quand on jouait, on était en difficulté lorsqu’on jouait à quatre. Le fait de jouer à trois derrière ç’a stabilisé l’équipe. À trois derrière ça stabilise. Les latéraux on les a fait joué beaucoup plus haut en jouant à 3-5-2. Quand une équipe évolue avec deux attaquantes, c’est quand même un dispositif plus stabilisant pour l’équipe », s’est expliqué le successeur de Papy Kimoto aux affaires.
De plus, l’ancien entraîneur (2012-2013) de Racing de Guadeloupe est apparue agacé du calvaire de cinq jours infligé à lui et ses pioches. Des billets d’avion envoyés en retard, aux longs marathons épuisants de deux heures hôtel - terrain d’entraînement, à ces temps passées terré dans les embouteillages de Dar-Es-Salam, l’homme a étayé est l’un de ses facettes ignorées de tous mais sous-jacente qui expliquent au mieux ces deux chutes de cieux de plus : la huitième de la série de quatre stages. « On a fait deux séances d’entraînement, une la veille, sur l’organisation de l’équipe…Il y a de gros soucis sur le stage le terrain était très loin de l‘hôtel. Je passais plus de temps à faire du bus que de m’entraîner avec les joueuses sur le terrain. C’est un axe d’amélioration que sur le prochain stage qu’on pourra gommer, c’est un stage que je dirai compliqué », a t-il peint un tableau sombre.
Happy est sur un virage dans lequel son ingéniosité doit plaider à 32 jours de la phase finale et des débuts devant les hôtes Marocaines. Son salut est intimement lié à sa gestion d’un groupe en plein rodage à la proche à grands pas de cette 15e CAN féminine Maroc 2024, et pour ce, il se donne le devoir de créer un état d’esprit qui se font dans une vie de groupe aux ambitions et aux égos convergentes. La sélection devra selon lui être au dessus de toutes afin de transcender tous clivages. Les places se vendront chèrement dans cette sélection de l’ancien collaborateur à Montpellier de Henry Stoumbouli qui ne prendra sur sa liste finale de joueuses « qui ont l’état d’esprit de vivre ensemble pendant un mois ».
Rien est un acquis pour les anciennes aussi bien que pour les arrivistes . Car dit-il, « on peut ne pas partir avec quelqu’un parce qu’il est du groupe d’anciennes sur le terrain par contre dans le groupe elle ne sait pas se comporter, ce n’est pas possible ». Et pire, ça le contraindrait « qui-à-ce que peut-être à certain poste qu’il ait de personne moins bonne. Il faut voir quelles sont les personnes qui vont figurer dans le groupe pour dégager une idée de jeu. On sera très attentif à ça ! », tape t-il du point sur la table. « on est train de travailler dessus pour mettre des gens aux bons endroits », argue t-il.
Jenovic Lumbuenadio