L’annonce par l’Angola, de la convocation des négociations directes dès le 18 mars prochain, entre Kinshasa et la rébellion de l’AFC/M23 à Luanda est positivement accueillie par les églises catholique et protestante. Elles ont fait un communiqué depuis Luanda où elles séjournent encore après avoir rencontré en début de semaine, le président angolais, João Manuel Gonçalves Lourenço, médiateur de l’Union africaine dans la crise qui secoue la RDC.
« Saluons chaleureusement son initiative de dialogue direct entre les délégations de la République Démocratique du Congo et les responsables de l’AFC/M23 (conformément au communiqué du Palais présidentiel de Luanda du 12 mars 2025). Ceci, à juste titre, constitue le prélude au dialogue global et inclusif devant forger un consensus national sur le processus accéléré de pacification et de redressement intégral de notre pays », ont-elles déclaré.
Les deux confessions religieuses mènent des consultations de haut niveau au pays et à l’étranger depuis plus d’un mois autour d’un programme dénommé « Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en République Démocratique du Congo et dans les Grands Lacs » pour le retour de la paix dans l’est du pays.
La CENCO et l’ECC invitent les parties prenantes aux travaux de Luanda, de négocier « sincèrement » en vue de mettre fin aux souffrances des populations meurtries.
« Invitons les acteurs concernés à saisir la main tendue de Son Excellence Monsieur le Président João Manuel Gonçalves Lourenço, à s’investir sincèrement dans ce processus de négociations de paix, dans un esprit constructif, et à réunir urgemment les conditions du cessez-le-feu immédiat dans le but de mettre fin aux souffrances du peuple congolais », ont lancé les deux confessions religieuses.
La République démocratique du Congo confirme avoir reçu l’invitation de l’Angola pour participer au dialogue direct avec les rebelles du M23 à Luanda mais ne confirme pas pour l’instant sa présence à ces assises. Kinshasa continue d’insister sur le cadre établi par la dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation dans l’est du pays, mais aussi les résolutions du sommet de Dar es Salam.
« Si cela devait se faire, ça doit être dans le cadre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui nous renvoie aux deux processus de Luanda et Nairobi, il y a également les conclusions du sommet de Dar es Salaam qui proposent que tout se passe dans le cadre de deux processus, politique à Luanda avec le Rwanda et Nairobi avec les groupes armés. C’est dans ce cadre-là que nous estimons que le M23 devrait faire partie », a expliqué Tina Salama, la porte-parole du Chef de l’Etat.
Pendant ce temps, un nouveau sommet de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a eu lieu dans la journée de ce jeudi sur la situation dans la partie est de la RDC. Le sommet a décidé notamment de mettre fin au mandat de la force de la SADC (SAMIRDC) déployée au Nord-Kivu pour combattre l’AFC/M23.
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