Devant l'Assemblée nationale, le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-botayi, a présenté un bilan détaillé de l'exécution du budget du pays pour l'année 2023. Si le budget affiche des résultats proches des objectifs fixés, la situation économique reste marquée par des défis significatifs, comme l'inflation élevée et la dépréciation de la monnaie locale.
Le budget 2023 a montré une exécution solide, avec des recettes atteignant 91,22 % des prévisions. La RDC a réalisé 29 607 milliards de francs congolais (soit environ 13,10 milliards de dollars). Côté dépenses, l'exécution a frôlé les 96,49 %, avec 31 316 milliards de francs congolais dépensés sur un budget prévisionnel de 32 456 milliards, soit 13,86 milliards de dollars. Ces chiffres témoignent d'un contrôle des dépenses, essentiel pour maintenir la confiance des bailleurs de fonds internationaux et des partenaires économiques.
Les comptes spéciaux ont quant à eux surperformé avec un taux de réalisation de 164,83 %. Ces comptes ont généré 2 672 milliards de francs congolais, soit 1,18 milliard de dollars, contre une prévision initiale de 1 615 milliards.
En termes de croissance, la RDC a continué d'afficher un taux respectable de 8,6 % pour 2023, une dynamique stable par rapport aux 8,9 % enregistrés l'année précédente. Cependant, cette croissance se heurte à une inflation moyenne de 23,33 %, qui affecte directement le pouvoir d’achat de la population congolaise. Le taux d’inflation en fin de période, de 33,9 %, souligne les pressions persistantes sur les prix, en partie dues aux effets prolongés de la dépréciation du franc congolais. Cette monnaie a chuté à 2 259 francs congolais pour 1 dollar contre 2 008 francs l'année dernière, réduisant la valeur des revenus et des épargnes dans un contexte d'importations coûteuses.
Si les recettes fiscales internes ont atteint 87,04 % des prévisions (soit 19 832 milliards de francs, ou 8,78 milliards de dollars), certains domaines montrent des signes de faiblesse. Les recettes douanières, en légère surperformance à 101,33 %, suggèrent une croissance des importations ou une meilleure efficacité des contrôles. En revanche, les recettes non fiscales ont été moins performantes, atteignant seulement 77,67 % des objectifs, ce qui pourrait refléter des défis dans les secteurs non pétroliers ou des insuffisances dans le recouvrement de certaines redevances.
Les budgets annexes, avec une réalisation de 86,77 %, montrent une résilience qui se traduit par des dépenses de 470 milliards de francs (environ 208 millions de dollars). Ce taux de réalisation reflète aussi une capacité d’ajustement dans l’exécution des programmes annexes.
Pour les recettes spéciales, les comptes spéciaux ont généré des recettes atteignant 164,83 % des prévisions. Cela pourrait indiquer une intensification des efforts dans ce domaine, contrastant avec une baisse des performances observées ailleurs, notamment dans les recettes fiscales hors secteur pétrolier.
Les performances budgétaires de la RDC sont encourageantes, mais elles se heurtent aux réalités économiques. Le ralentissement mondial impacte l’économie congolaise, et l’inflation reste un problème majeur. Pour maintenir le cap, le gouvernement doit s’appuyer sur une gestion plus efficace des ressources et sur des réformes structurelles.
Les défis sont nombreux, mais le Ministre des Finances, en présentant ces chiffres, a mis en avant l’engagement du gouvernement envers la transparence et la bonne gouvernance. Alors que la RDC poursuit son programme de développement pour les 145 territoires, la résilience économique demeure au cœur de la stratégie gouvernementale, avec le soutien du Fonds Monétaire International et d'autres partenaires.