Le statu quo s'observe sur terrain alors que les rebelles du M23 soutenus par Kigali occupent toujours une grande partie des territoires de la province du Nord-Kivu avec comme ambition d'étendre leur zone d'influence. Kinshasa qui croit toujours à la résolution de la crise par voie diplomatique, attend l'abandon du soutien de Kigali au M23 et le retrait des troupes Rwandaises du territoire Congolais.
Intervenant mardi 08 octobre 2024 devant le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, la ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie a une nouvelle fois appelé les Nations-Unies à imposer des sanctions ciblées contre le commandement de l'armée Rwandaise impliqué dans le soutien du M23 dans l'Est de la RDC.
"La République Démocratique du Congo est une nation éprise de paix, nous avons fait le choix du dialogue, le choix du multilatéralisme et le choix du respect du droit international. Mais nous ne pouvons pas accepter que notre souveraineté et notre intégrité territoriale soient sacrifiées sur l'autel de l'inaction et de l'impunité. Nous appelons ce conseil à prendre des mesures fermes en imposant des sanctions ciblées contre les individus rwandais au sommet de la chaîne de commandement impliqués dans le soutien au M23" a plaidé la cheffe de la diplomatie congolaise.
Par la même occasion, elle a justifié cet appel en se basant sur le rapport semestriel de l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la région des Grands Lacs, Huang Xia sur la mise en œuvre du Cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la région (CPS-F).
"Le rapport que nous avons tous sous les yeux met en lumière leur rôle direct dans les attaques contre le territoire congolais y compris sur des camps de déplacés internes et leur coordination avec des groupes armés. Nous demandons donc que ces sanctions incluent des interdictions de voyage, des gels d'avoir et des mesures économiques afin de mettre un terme à cette ingérence déstabilisatrice qui menace la paix et la sécurité régionale. Le conseil de sécurité doit réaffirmer avec force les principes fondamentaux qui constituent le socle de notre patrimoine du multilatéralisme, la justice, la redevabilité et la paix" a-t-elle ajouté.
Pour ce membre du gouvernement Suminwa, la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC mérite également une attention particulière de la part du Conseil de sécurité des Nations-Unies.
"Ma présence ici aujourd'hui est un rappel de l'obligation sacrée de ce Conseil, celle de préserver la paix et la sécurité internationale. La République Démocratique du Congo comme tout État membre de cette organisation doit bénéficier de la même considération. Or la crise qui persiste à l'Est de mon pays orchestrée et alimentée par les forces extérieures met en péril cette paix non seulement pour nous Congolais et Congolaises mais pour l'ensemble de la région et par ricochet pour la stabilité mondiale" a interpellé Thérèse Kayikwamba Wagner.
Malgré l'intérêt de la communauté internationale et des organisations régionales sur la détérioration de la situation sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo, il n'existe pas encore des avancées allant dans le sens du retour de la paix dans cette partie du pays. Kinshasa ne cesse d'accuser Kigali de ne pas jouer franc jeu dans la recherche de la solution pour le retour de la paix.
Ces dernières semaines, l'Angola a intensifié ses efforts pour le retour de la paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Son représentant permanent au Conseil de sécurité des Nations-Unies avait annoncé que la prochaine réunion ministérielle est prévue pour la première moitié du mois d'octobre. Elle aura pour objectif de parvenir à une entente qui aboutirait à un sommet des Chefs d'État qui permettrait nous espérons de sceller une paix définitive et de normaliser les relations diplomatiques entre les deux pays à savoir la République Démocratique du Congo et le Rwanda.
Clément MUAMBA