UDPS: Déchu par la CDP, Augustin Kabuya crie à la violation du statut du parti et appelle au boycott de cette décision

Augustin Kabuya, Secrétaire général de l'UDPS/Ph. ACTUALITE.CD

Vingt-quatre heures après la décision de la convention démocratique du parti (CDP) ayant résolu de le relever de ses fonctions de secrétaire général de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UPDS), Augustin Kabuya a finalement réagi au cours d'une matinée politique, lundi 12 août 2024 au QG du parti au pouvoir, à Kinshasa. Il a qualifié de honteuse la décision de la CDP qui, d'après lui, viole l'esprit de l'article 30 du statut de l'UDPS, d'autant plus que la session extraordinaire du dimanche 11 août n'avait même pas atteint le quorum.

« Moi je suis l'un des rédacteurs du statut de l'UDPS. L'article 30 de notre statut désigne les composants qui constituent la convention démocratique. Ce n'est pas le mercenariat que vous avez vu. La première composante est composée des députés nationaux et des sénateurs élus sur la liste du parti. Nous avons au moins cent cinquante députés. Je dois vous montrer, noir sur blanc, comment est-ce que nos frères-là ont fait la honte. Il y a aussi des ministres et des mandataires, qui sont dans la deuxième composante. Si nous les prenons ensemble, ça peut nous amener à nonante-cinq personnes. Et si nous prenons les députés et sénateurs que nous avons, plus les ministres et les mandataires, ça nous donne deux-cent vingt-huit. Il y a aussi la troisième composante, qui est la présidence du parti, les présidents des comités fédéraux, dans l'ensemble ça fait cinq cent nonante-trois personnes. Prenons seulement la salle de la Sainte-Anne n'a même pas la capacité de Cinq-Cents personnes», a-t-il démontré.

Kabuya, refusant de courber l'échine, estime qu'il n'y avait pas du sérieux dans ces assises, quand il considère les visages de ceux qui y ont pris part. Mécontent, il dit se réserver le droit d'attaquer en justice cette décision qu'il qualifie de «bêtise».

« Juste en regardant les visages que j'avais vus à la télévision, c'est le jour et la nuit. Il n'y avait rien de sérieux. Ces gens étaient allés plutôt pour faire leur théâtre. Et je vous demande de ne pas le reconnaître. Ce n'est ni statutaire ni légal. C'est une honte pour le parti. Vous ne pouvez pas suivre de pareilles bêtises pour humilier le combat d’Étienne Tshisekedi. S'il faut attaquer cette décision en justice, je vais le faire », a-t-il menacé. 

Ce qui énerve cet élu de Mont-Amba, comme il expliquait, c'est de voir des militants de la dernière heure prendre le courage de s'opposer à ceux qui sont là depuis longtemps. Il regrette par ailleurs que ce soient des gens qui maîtrisent le statut du parti s'achetant le luxe de le violer juste pour s'acharner contre lui.

Pour la CDP, qui a déjà choisi celui (Déogratias Bizibu) qui doit assumer l'intérim de Kabuya qu'elle considère comme membre ordinaire, la série des déclarations et mouvements contre son autorité, mettait L'UDPS «dans une situation de confusion totale», hypothèse brandie pour le mettre à la porte.

Commentant la question liée à cette crise de sa famille politique, Félix Tshisekedi l'avait expliquée par la vitalité démocratique, un choc des mots devant faire jaillir la lumière, tout en rassurant d'un retour à l'ordre au sein du parti qui l'avait porté à la présidentielle de 2018. 

Samyr LUKOMBO