Santé : les cancers du sein et du col de l’utérus restent les plus mortels à Kinshasa (médecin)

Photo d'illustration
Photo d'illustrations/Droit tiers

L’équipe de gynécologie-obstétrique des cliniques universitaires de Kinshasa, en collaboration avec le centre national de lutte contre les cancers, sont en plein dépistage des cancers de sein et du col de l’utérus. Ces activités devront prendre fin le 19 novembre prochain et ce sont des femmes âgées de 18 à 69 ans qui sont concernées.

Le professeur Patrick Kahindo, gynécologue-obstétricien et secrétaire chargé de recherche au département de gynécologie et obstétrique, parle des cancers les plus en vue à Kinshasa et au pays au regard de leur taux de mortalité :

« Les cancers du sein et du col de l’utérus sont les plus mortels ici en RDC. Ils sont à la base de centaines de décès par an chez les femmes », informe-t-il.

Le cancer peut apparaître dans presque tous les organes ou tissus du corps lorsque des cellules anormales se développent de manière incontrôlée et se répandent au-delà de leurs limites habituelles pour envahir des régions voisines du corps et/ou se propager à d'autres organes. Selon une étude récemment menée par les cliniques universitaires de Kinshasa, les cancers de sein et celui du col de l’utérus, succinctement, sont les plus détectés chez les femmes à Kinshasa.

Dans la plupart des cas, les femmes viennent tardivement à l’hôpital après que ces cancers ont atteint un stade malin.

« Les deux cancers les plus fréquemment diagnostiqués et qui constituent l’essentiel de la pathologie tumorale gynécologiques entre 1996 et les années 2020 sont par ordre d’importance décroissante, le cancer du sein (46,6%) suivi du cancer du col utérin (33,9%) », révèle le professeur Kahindo.

Et d’ajouter :

« Et si souvent les femmes arrivent pour leur toute première prise en charge quand les cancers en question ont déjà atteint des stades significativement avancés. Cela veut dire que la multiplication anarchique des cellules a déjà eu lieu dans l’organisme. Et à ce niveau, même après traitement, la survie de la patiente serait moins bonne. Dans le cas contraire, si l’un de ces cancers est détecté avant et que la prise en charge s'ensuit, les résultats peuvent être intéressants et que la chance de vie est très grande, le cancer pouvant être localisé car à sa phase initiale. Voilà pourquoi il est nécessaire que les femmes se fassent dépister avant, sans même qu’il existe de quelconque soupçon possible de cancer. Car, quand les tumeurs sont bégnines, la prise en charge de la patiente peut forcément aboutir à la guérison dans l’un ou l’autre cas de cancer dont il est question ».

De manière générale, le cancer est une maladie chronique caractérisée par la prolifération, dans un tissu, de cellules anormales, dites cellules cancéreuses. Cette prolifération cellulaire aboutit à la constitution d’une tumeur maligne également appelée néoplasme. Dans son stade avancé, les cellules cancéreuses sont constituées de tumeur bénigne et à l’opposé, de tumeur maligne.

Le cancer du sein est une maladie caractérisée par la croissance incontrôlée de cellules mammaires anormales qui forment des tumeurs. De nos jours, il se traite par la chirurgie, la radiothérapie et les médicaments.

Selon le centre international de l’OMS de recherche sur le cancer, le cancer du sein occupe la 5ème place dans le monde, précédé par le cancer du col de l’utérus qui est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes. Les femmes vivant avec le VIH sont six fois plus susceptibles d'avoir un cancer du col de l’utérus que les femmes qui ne sont pas atteintes par l'infection à VIH. 5% de tous les cas de cancer du col de l’utérus sont attribuables au VIH.

Jean Marie Makuma