La position ferme de Macron contre Kagame est attendue: le président français aura -t-il le courage de condamner sans équivoque l’agression rwandaise ?

Emmanuel Macron, Félix Tshisekedi et Paul Kagame
Emmanuel Macron, Félix Tshisekedi et Paul Kagame

Emmanuel Macron arrive ce vendredi à Kinshasa. Le lendemain, il sera reçu par Félix Tshisekedi. Une conférence de presse conjointe à l’issue du tête-à-tête entre les deux présidents au Palais de la nation. Ils évoqueront plusieurs sujets dont l’insécurité dans la partie de la RDC marquée ces derniers mois par la résurgence du M23 appuyé par le Rwanda. 

Le président français est attendu particulièrement sur cette question, lui, qui n’a jusque-là pas encore condamné ouvertement le pouvoir rwandais pour cette agression confirmée par plusieurs rapports indépendants. 

Lors de sa dernière sortie médiatique sur la question, Emmanuel Macron avait qualifié le M23 d’une milice et avait regretté « une régression inacceptable ». Sans pointé du doigt Paul Kagame et les troupes rwandaises, il avait juste déclaré que "l'unité, la souveraineté, l'intégrité territoriale du Congo ne se discutent pas ». Il avait aussi souligné la nécessité de s’attaquer à ce qu’il considère comme la "première urgence », qui est, selon ses termes, « humanitaire ». Il avait rejeté les accusations sur son attitude que certains qualifient de deux poids deux mesures en référence à la mobilisation de l’hexagone par rapport à la guerre en Ukraine. Des propos que le chef de la diplomatie congolaise avait considéré publiquement comme insuffisants.

« La France est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Donc, c’est un des décideurs importants, majeurs, de la vie internationale. Il a la capacité de faire mieux. Il ne suffit pas de dire au Rwanda de cesser le soutien au M23, de dire qu’on soutient le processus de paix de Luanda et de Nairobi. Encore faudrait-il que cela ait quelques efficacités et quelques effectivités sur le terrain », avait réagi Christophe Lutundula.

Le Congo est sur plusieurs fronts sur cette question. Deux jours plus tôt, Jean-Michel Sama Lukonde avait plaidé à Libreville (Gabon) devant plusieurs dirigeants dont Emmanuel Macron pour que la lutte contre l’insécurité soit placée au cœur des stratégies de la protection des forêts tropicales primaires. Le parc national des Virunga, par exemple, n'arrive plus à faire le suivi de certaines espèces suite au déploiement des éléments du M23. D’une valeur universelle exceptionnelle, ce parc est la zone protégée la plus riche en biodiversité d’Afrique.