RDC: les USA demandent une nouvelle fois au Rwanda de retirer ses troupes et de cesser de soutenir le M23 pour faciliter la mise en œuvre des différentes résolutions 

Les combattants du M23 à Kibumba
Les combattants du M23 à Kibumba

Les États-Unis saluent le communiqué du 17 février de la 1140e réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine sur la situation dans l'est de la République démocratique du Congo. Ils expriment leur inquiétude face à la détérioration de la situation humanitaire, condamnant les violations des droits de l'homme commises par les groupes armés, en particulier le M23, ISIS-RDC, CODECO et FDLR, et exigent que toutes les forces négatives cessent les hostilités et se retirent sans condition des zones sous leur influence.

Les USA ont une nouvelle fois réitéré la demande à l'endroit du Rwanda de retirer ses troupes en République Démocratique du Congo et de cesser de soutenir les rebelles du M23 pour faciliter la mise en œuvre de la feuille de route endossée par le mini-sommet de l’EAC d’Addis Abeba. 

"Nous appelons à la mise en œuvre rapide des résultats du mini-sommet de la CAE du 17 février, des processus de Luanda et de Nairobi, en particulier du communiqué du mini-sommet de Luanda du 23 novembre 2022. La voie vers la paix est claire : nous attendons des dirigeants le leadership démontré lors de ces sessions à Addis-Abeba pour traduire les engagements en actions. Nous réitérons notre appel au Rwanda à cesser de soutenir le groupe armé M23 et à retirer ses troupes de la RDC pour faciliter la mise en œuvre de ces engagements conformément au calendrier approuvé lors du mini-sommet de l'EAC du 17 février. Nous réitérons également notre appel à toutes les parties pour qu'elles condamnent les discours de haine et travaillent d'urgence à prévenir la violence ethnique", dit un communiqué du département d'État américain rendu public mercredi 22 février.

En marge du sommet de l'Union africaine les 18 et 19 février, rappelle le département d'État américain, la secrétaire d'État adjointe aux affaires africaines, Molly Phee, a rencontré João Manuel Lourenço, président de la République d'Angola ; Félix Tshisekedi , Président de la RDC ; Paul Kagame, président de la République du Rwanda ; William Ruto, président de la République du Kenya ; et Jeje Odongo, Ministre des affaires étrangères de l'Ouganda. 

"Nous sommes encouragés que le CPS ait souligné l'importance de la mise en œuvre des résultats du communiqué du mini-sommet de la CAE du 17 février, des processus de Luanda et de Nairobi et du communiqué de Luanda du 23 novembre ; soutenir le Mécanisme conjoint de vérification élargi et la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) ; et traiter la question des ex-combattants et le retour volontaire des personnes déplacées et des réfugiés. Nous prenons également note de la décision du CPS d'utiliser le Fonds pour la paix de l'Union africaine pour soutenir le déploiement de la Force régionale de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EACRF)", ajoute le document.

Avant le sommet de l'Union africaine (UA), les chefs d'Etat de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), avaient appelé à "un cessez-le-feu immédiat" et demandé un "retrait de tous les groupes armés d'ici le 30 mars" dans l'est de la RDC. Le M23 a repris les armes fin 2021 en reprochant à Kinshasa de n’avoir pas respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants. La rébellion s'est emparée depuis de vastes pans de territoire au nord et au nord-ouest de Goma.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce qui est corroboré par des experts de l'ONU et plusieurs pays occidentaux, bien que Kigali s'en défende. Plusieurs initiatives diplomatiques, infructueuses jusqu'à présent, ont été lancées, notamment par l'EAC, qui a créé une force régionale censée s'assurer du retrait du M23 des positions conquises depuis un an. 

Comme la mission des Nations unies, accusée d'inefficacité face aux nombreux groupes armés qui sévissent dans l'est de la RDC depuis près de 30 ans, cette force régionale est de plus en plus critiquée par la population.

Clément MUAMBA