Le président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso N'Kodia Pwanga, a reçu samedi 15 octobre dernier, une forte délégation de chefs coutumiers teke-humbu de Kinshasa et une délégation d'autorités traditionnelles de Kwamouth en séjour à Kinshasa à la recherche des solutions à la crise interethnique, qui sévit à Kwamouth dans la province de Mai-Ndombe depuis quelques mois.
Conduite par le député national Léonard Mota Ngaliema auprès du speaker de la chambre basse du Parlement, la délégation est allée écouter Christophe Mboso, qui leur a prodigué des conseils en tant que gardiens de terres. L'objectif poursuivi est que la crise de Kwamouth n'affecte pas Kinshasa, capitale de la RDC.
" L'honorable Président de l'Assemblée nationale a invité les chefs coutumiers Teke Humbu de Kinshasa ainsi qu'une délégation des chefs coutumiers de Kwamouth qui sont ici à Kinshasa à la suite des événements que vous connaissez. Le président de l'Assemblée nationale a voulu prodiguer des conseils aux chefs coutumiers Teke Humbu en tant que gardien des terres pour que ce qui se passe à Kwammouth n'arrive pas à Kinshasa. Que la communauté Teke et Yaka ont l'obligation de cohabiter comme à l'époque de nos ailleux. Nous n'avons pas intérêt à nous entretuer car ce n'est pas notre culture ", a dit devant la presse le député national Léonard Mota Ngaliema.
Pour Christophe Mboso, les communautés Teke-Yaka ont l'obligation de cohabiter dans ce même espace comme par le passé. Elles n'ont pas intérêt à s'entretuer, cela n'est pas de la culture bantoue. A cette occasion, il a attiré l'attention des chefs coutumiers pour qu'ils ne donnent pas l'occasion à l'ennemi de continuer à opérer dans les Plateaux.
L'occasion pour Mota Ngaliema de lancer un appel aux communautés Teke-Yaka de cesser les troubles qui n'arrangent rien à la situation. C'est la période de cultures, mais les villages sont vidés de leurs habitants, la population ne peut produire dans ces conditions.
" Et pour cela, il a attiré l'attention des chefs coutumiers de façon à ce qu'on ne puisse pas donner l'occasion à ceux qui nous divisent de continuer à opérer dans notre plateau parce qu’en tant que fils chef coutumier, le président de l'Assemblée nationale a dit que personne, personne ne changera le plateau de Ba Teke en plateau je ne sais pas d'où parce que c'est Dieu qui a voulu que ce plateau là appartienne aux Teke Humbu. Nous demandons à nos frères Teke et Yaka qui sont encore dans l'ignorance que les troubles n'arrangent rien de cesser de s'entretuer, nous sommes en période de culture, les villages sont vidés, il n'ya plus de champ, il n'ya plus rien ça des conséquences donc il faut qu'on arrête cette barbarie ", a ajouté cet élu national, élu de la circonscription électorale de Tshangu (Kinshasa 4).
Selon plusieurs sources, les tensions latentes ont éclaté en violence ouverte fin juin. Des autorités, des membres de la société civile et des agences de l’ONU estiment qu’une redevance coutumière sur l’utilisation des terres agricoles entre les communautés Teke et Yaka a été à la base de ce regain de conflit présenté communautaire par les uns et d’origine obscure par des autres. Selon l’ONU, plus de 142 personnes ont été tuées, dont certaines ont été décapitées. Le gouvernement parle de 180 morts et de plus de 30 000 déplacés.
Clément MUAMBA