RDC : l’IGF a érigé un état de siège à l’EPST, alors que ni elle ni la Cour de cassation nous ont montré les 62 milliards CDF détournés par mois (SYECO)

La délégation du SYECO après échange avec le Premier ministre/Ph ACTUALITE.CD

La secrétaire générale du Syndicat des Enseignants du Congo (SYECO), Cécile Kiyombo, a déclaré dans une interview accordée à ACTUALITE.CD que la mission de contrôle de l’Inspection générale de finance (IGF) envoyée à l’EPST par le gouvernement s’est transformée à une forme d’ « état de siège » dans le secteur.

Selon elle, les révélations de détournement de près de 62 milliards de Francs par mois, n’ont jamais été prouvées, alors que l’IGF siège dans l’EPST pour gérer les fonds.

« Il y a la problématique qui a été soulevée par les deux syndicats : SYECO et SYNECAT, celle du contrôle de la gestion des finances publiques dans le service de contrôle et de mécanisation des enseignants. Et nous avions exigé au chef de l’Etat d’envoyer un organe indépendant, le chef de l’Etat à travers le conseil du gouvernement a décidé d’envoyer l’Inspection générale des finances, qui, aujourd’hui, nous pose problème. Il nous a dit qu’il y a eu 62 milliards CDF détournés le mois, mais jusqu’à aujourd’hui, ni la Cour de cassation qui a le dossier, ni l’IGF ne nous fait voir les 62 milliards de dollars. Mais ils ont érigé un état de siège dans le secteur de l’EPST pour commencer à gérer l’argent. C’est-à-dire ce sont eux qui signent la sortie des fonds, ce sont eux qui contrôlent. Nous disons que c’est un état de siège parce qu’un contrôleur ne peut pas signer la sortie des fonds », a déclaré la SG du SYECO.

Cécile Tshiyombo note également la problématique de la paie des surveillants du test national de fin d’études primaires (TENAFEP).

« Il y a un problème de paiement des agents qui ont surveillé le TENAFEP en 2020 et même en 2021, surtout à l’intérieur du pays, qui travaillent comme des journaliers, n’ont pas été payés. Nous demandons aussi à l’IGF et au ministre de comprendre que la gestion n’est pas le problème de l’enseignant ».

Contexte

L’Inspection Générale des Finances (IGF) avait publié le mercredi 18 novembre 2020, le rapport de sa mission sur le contrôle de la paie des enseignants par le Service de Contrôle et de la Paie des Enseignants (SECOPE). Elle voulait savoir l’apparition subite de nouvelles unités qui correspond avec le début de la gratuité de l’enseignement primaire. Elle voulait aussi examiner la situation de mise à disposition des fonds au profit du ministère de l’EPST.

L’IGF avait découvert plusieurs faits notamment l’existence de faux arrêtés anti datés de recrutement des agents et de création des écoles. Il y a également explosion du personnel non enseignant au détriment des enseignants qui devraient être les principaux bénéficiaires de cette gratuité. L’IGF avait également noté le détournement supposé de près de 62 milliards de FC. Il y a aussi utilisation de fausses factures pour détourner les fonds.

Cinq hauts responsables de l’EPST, quelques agents de la direction de la paie et de la direction du trésor et de l’ordonnancement du ministère des finances ont été identifiés comme étant à la base de cette situation. Une procédure judiciaire a été ouverte à cet effet.

La Cour d'appel de Kinshasa/Gombe s'était prononcée le jeudi 25 mars dernier dans cette affaire des présumés détournements à EPST. Au cours de l'audience qui s'est tenue à la prison centrale de Makala, les prévenus Djamba Kaombe Michel, Inspecteur Général de l'EPST et Delon Kampay, Directeur national du Service de Contrôle et de Paie des personnels Enseignants (SECOPE), ont été condamnés à  la peine de 20 ans des travaux forcés pour détournement des deniers publics.

Thérèse Ntumba