Goma-Nyiragongo : 60 % des populations privés d’eau et d’électricité, des ouvrages de desserte de ces denrées endommagés par l’éruption volcanique

Le rond-point Signers sculpté à l'image du volcan Nyiragongo/Ph Ley Uwera ACTUALITE.CD

Depuis l’éruption volcanique samedi 22 mai 2021, des quartiers situés au nord de la ville de Goma et le territoire de Nyiragongo manquent d’eau et d’électricité. A la base, les coulées de lave ont également endommagé des tuyaux d’eau qui alimentent les réservoirs de Bushara (Nyiragongo) ainsi que les poteaux de Virunga Énergie qui conduisent le courant de Matebe (Rutshuru) à Goma.

Cette situation cause de sérieux problèmes dans plusieurs ménages, qui ont pour la plupart accueilli les sinistrés du volcan Nyiragongo.

« J’ai accueilli deux familles. Nous vivons dans la noir. Il n’y a pas de courant. Nous redoutons des cas de vols nocturnes suite au manque d'électricité. Nous recourons auprès de ceux qui ont des générateurs pour charger nos téléphones et autres matériels électro-ménagers à des prix élevés pour le service.  Nous avons un autre sérieux problème, celui du manque d’eau. Depuis le samedi, nous n’avons pas d’eau. Et pourtant, l’eau c’est la vie. Nous utilisons l’eau de pluie, or il nous a été dit que cette eau est toxique. Nous ne savons pas comment nous allons nous en sortir », témoigne une ménagère du quartier Katoyi à Goma. 

Le directeur provincial de la REGIDESO, David Angoyo, a indiqué que ses services sont à pied d’œuvre en vue de réparer la citerne et d’autres infrastructures touchées par le volcan.

« Le site de la REGIDESO de Bushara où sont implantés trois réservoirs en béton armé dont deux de 700 m3 et 1 de 5 000 m3. Alors, celui de 5 000 m3, sa façade Nord Ouest a été percutée par les lavés et en même temps, elles se sont répandues tout autour. Ça a dérangé toute la qualité de cette paroi là. Ça a coupé l’alimentation en eau potable de la ville de Goma qui constitue à peu près 60%, pour ne pas dire 2/3 de la population n’est pas approvisionnée. Nous sommes en train de réfléchir sur le palliatif qu’il faut mettre en place rapidement en attendant de passer aux travaux en profondeur pour améliorer  les ouvrages, les tuyauteries et le réservoir qui ont été touchés par les laves volcaniques », a dit David Angoyo.

Un autre risque est de recourir aux eaux du lac Kivu qui contient de gaz méthane qui est un autre danger pour la population de Goma. Pendant ce temps, les mouvements sismiques se poursuivent encore dans la ville et dans le territoire de Nyiragongo. Des fissures sont visibles dans plusieurs endroits à Goma.

Le bilan de la catastrophe s’est alourdi à 31 morts. La plupart des victimes sont décédées asphyxiées par la lave qui n’est pas encore éteinte.

Jonathan Kombi, à Goma