La RDC va officiellement prendre les commandes de l’Union Africaine. Quelle politique mettre en place pour optimiser la lutte contre les violences à l’égard des femmes ? Que faire pour augmenter sa participation à la gestion de la chose publique ? Contactée par le desk femme de ACTUALITE.CD, Faida Mwangilwa récemment nommée conseillère de la représentante de l'ONU Femmes au Mali revient sur les enjeux de la sécurité des femmes et des jeunes filles.
« Les jeunes femmes veulent étudier. Après cela, elles doivent être initiées à la création d’emplois. Il faut qu’elles soient capables d’en créer elles-mêmes. Il existe des nombreux programmes genres, des programmes d’autonomisation des femmes, des traités internationaux et autres documents juridiques. Mais il est aussi question de manifester une volonté politique, les pays membres de l’Union africaines doivent accepter de mobiliser les ressources et les affecter dans les différents secteurs de développement», explique Faida Mwangilwa.
Faire de la RDC un exemple de la parité Homme-Femme
Militante des droits des femmes, Faida Mwangilwa soutient l’hypothèse selon laquelle « la parité en politique n’est pas une faveur mais un droit ».
« Il y a eu beaucoup de progrès en Afrique, plusieurs femmes ont été élues et promues à des postes clés. Mais il ne faudrait pas s’arrêter là. Il faut accélérer la mise en œuvre des textes sur la représentation des femmes dans les instances décisionnelles et faire avancer l’agenda femme en Afrique. Le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi va prendre les commandes de l’Union africaine, il faudrait aussi que la RDC soit un modèle dans l’intégration de politique genre en Afrique,» soutient-elle .
Les femmes rurales participent activement au développement des pays africains
En ce qui concerne le développement de l’Afrique par les femmes, Madame Faida demande à l’Union Africaine de se pencher sur les questions d’industrialisation, d’évacuation et de commercialisation des produits du sous-sol africain.
«Il faudra matérialiser les engagements en matière de développement. Les femmes rurales participent activement au développement des pays africains. Mais, des difficultés se posent au niveau de l’industrialisation, l’évacuation et la commercialisation de leurs marchandises. L’Union Africaine devra songer aux infrastructures routières pour relier des villages aux villes et des pays. Il faut aussi faire en sorte que les femmes africaines développent des programmes communs de développement», dit-elle.
« Faire taire » les armes, une lutte efficace contre les violences à l’égard des femmes
Pour Faida Mwangilwa, les conflits armés sont l’une des causes profondes des violences faites aux femmes en Afrique.
« L’Afrique souffre énormément. Il y a beaucoup de pays d’Afrique qui connaissent des conflits, il faudra mettre un accent particulier sur la participation des femmes dans la prévention. On a assez parlé de la gestion des conflits, il faudrait maintenant s’activer dans la prévention des conflits », plaide Faida Mwangilwa tout en ajoutant « enterrer la hache de guerre, faire taire les armes constituent 60 % de réponses aux besoins des femmes en Afrique. Elles doivent vivre dans un environnement de paix. Il faudra ensuite, imposer la bonne gouvernance, la transparence et la justice distributive dans les Etats africains. Cela va réduire toutes les formes des violences à l’égard des femmes ainsi que des violations des droits de l’homme en général.»
Pour rappel, Faida Mwangilwa a dirigée plusieurs associations, elle est consultante en genre. Elle fut ministre de la condition féminine en RDC et membre du réseau des femmes parlementaires d’Afrique. Elle a également été Présidente du Conseil d’administration du Fonds pour les Femmes Congolaises (FFC). Elle vient d'être nommée Conseillère de la représentante de l’ONU Femmes au Mali.
Prisca Lokale