Kinshasa : des kidnappeurs exigent une somme de 1000 $ avant de libérer une jeune femme

Kinshasa : des kidnappeurs exigent une somme de 1000 $ avant de libérer une jeune femme

Les cas d'enlèvement à bord des taxis “Ketchs” s’intensifient dans la capitale avec un nouveau mode opératoire, exiger une rançon avant la libération des victimes dont la plupart sont des jeunes femmes. Le plus récent est celui d’une étudiante de l’Institut Supérieur de Commerce de Kinshasa (ISC). 

Les faits se sont déroulés le mardi, 01 septembre, entre  20h 15 et 21 heures. Alors qu’elle revenait des cours (1ère Licence soir), la jeune femme a pris un taxi devant l’établissement pour se rendre à Bandal, avec l’idée d’en prendre un autre à Bandal pour regagner son domicile à Mont-Ngafula (une commune du sud de la ville de Kinshasa). A bord du taxi, quatre individus dont une femme. Tous portant des masques. Près de l’Université Protestante du Congo, elle est coincée au niveau du cou par l’un d’eux. « Ils lui ont présenté un couteau, une arme, ils ont fouillé toutes ses poches, et arraché son sac. Ils ont pris son téléphone, l’ont obligé à déverrouiller et transférer tout l’argent(50$) de son compte M Pesa à leur numéro. Ensuite, ils l’nt obligé de  leur dicter mon numéro de téléphone pour me faire  du chantage », relate le père de la jeune femme, contacté par la rédaction femme de Actualite.cd.

On peut entendre, à partir de l’audio partagé des dizaines des fois dans les groupes Whatsapp, l’un des kidnappeurs exiger une somme à hauteur de 1000 dollars américains ( à transférer au numéro Mpesa de la fille) avant de la libérer, sinon, son corps sans vie serait retrouvé le lendemain de l'événement à Kinkole (une commune de l'est de Kinshasa), préviennent-ils. « Je n’ai pas d’argent, je suis architecte mais actuellement chômeur. Je peux emprunter auprès des amis, accordez moi quelques minutes s’il vous plaît » supplie le père, qui entend sa fille en sanglot. Après environs 30 minutes de négociation, les kidnappeurs perdent patience. Ils décident de relâcher la fille à la 18ème rue Limete. « Ils ont compris que je n’avais pas d’argent, alors qu’au même moment je demandais à mes voisins de m’aider, mais sans succès,»  nous a expliqué le père. 

Actuellement, un rendez-vous a été pris avec un psychiatre pour soigner son traumatisme. La jeune fille  a également rencontré un ophtalmologue pour des douleurs à l’oeil droit. La famille a fait une déposition mercredi, 03 septembre au bureau de la police criminelle du Commissariat provincial de la police. Le bureau a demandé une somme de 35 dollars (15 $ pour les formalités administratives et 20 $ pour la motivation) avant de lancer les enquêtes, a renseigné le père.

Ce n’est pourtant pas le seul cas de la semaine. Mercredi 02 septembre, Gladys EVILE, journaliste à Congo Synthese, a été victime d’un enlèvement à Victoire(Commune de Kalamu) aux mêmes heures de la soirée. Le taxi qui se dirigeait vers Lemba a brusquement changé de direction, évoquant un embouteillage. La jeune femme a été abandonnée près du Stade Tata Raphael, sur le boulevard Sendwe. “ Ils ont pris mes deux téléphones, une somme de 270 $ et 87.000 Francs congolais,” explique Gladys Evile. 

Marie-Laure Mulumba, journaliste à Numerica TV avait également été victime d’un enlèvement en janvier après la présentation de son  journal télévisé de 20h. Pour sa libération, les kidnappeurs avaient également exigé une rançon.

En mars, Judith Asina, une autre journaliste, a aussi été victime aux environs de l’espace Assanef sur l’avenue de la Libération (ex 24- novembre). «Ils ont emporté mon PC, un dictaphone tout neuf, 70 dollars et 5000 Francs congolais. Après environs 40 minutes à bord, ils nous ont abandonné sur le boulevard Triomphal, devant le Palais du peuple. J’ai dû prendre une moto pour regagner la maison», se souvient-elle.

Pour réduire ces cas de criminalité urbaine, les autorités avaient décidé que tous les véhicules de transport en commun soient peints en jaune. Des contrôles de véhicule ont également été faits.

Prisca Lokale