Nord-Kivu : Plus de 220 000 personnes déplacées à Masisi à cause des violences

photo ACTUALITE.CD

Les violences dans la province du Nord-Kivu ont provoqué le déplacement d’au moins 221 730 personnes dans le territoire de Masisi. Ces chiffres fixés au 25 mai 2019 sont donnés par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA),  qui cite la Commission mouvements de population provinciale. 20% de ces personnes (environ 45 500) vivent dans des 12 sites des déplacés et les 80% dans des sites spontanés qui existent au sein des familles d’accueil.

Selon la même source, ces violences sont causées par la forte présence de plusieurs groupes armés, ayant tous des liens communautaires.

« Les affrontements entre ces différents groupes, les opérations militaires et les conflits fonciers entre agriculteurs et éleveurs entraînent des déplacements récurrents de population (…). Ce climat d’insécurité se traduit en une série interminable d’incidents, abus et autres tracasseries sur les civils. Taxes illégales, érection de barrières payantes illégales, arrestations arbitraires, enlèvements, viols, meurtres, destructions ou pillages de maison font partie du fardeau quasi quotidien des communautés », ajoute OCHA.

L’agence onusienne remarque cependant un paradoxe s’est installé.

« Tandis que l’insécurité persiste, entraînant de besoins humanitaires continus et croissants, la taille de la communauté humanitaire dans la zone s’est réduite drastiquement », dit OCHA.

Si en mars 2017, explique l’agence, le nombre d’acteurs humanitaires dans le territoire de Masisi s’élevait à 73, deux ans après, celui-ci est passé à 28 ; soit une réduction de 62% : « La réduction des ressources financières et la multiplication des crises sévissant dans d’autres provinces sont les principales raisons de cette forte baisse. Une telle baisse a un impact direct sur la vulnérabilité de la population ».