Yumbi : comment se remettre de la violence ?

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Trois mois après les violents affrontements communautaires à Yumbi, qui ont fait des centaines de morts et des milliers de déplacés, les habitants de ce petit territoire de la province de Maï-Ndombe, dans le nord-ouest de la  République démocratique du Congo (RDC), ont du mal à se remettre de leur traumatisme.

Des milliers de familles sont toujours sans toit et peinent à se nourrir au quotidien. Maisons et moyens de subsistance ont été détruits dans la violence. 

La plupart ont trouvé refuge chez des voisins ou des parents. Mais les conditions de vie sont précaires.

« Je passe toutes mes nuits à même le sol, sur une natte »,témoigne Moseka. Sa maison a été incendiée alors qu’elle s’y trouvait avec ses petits-enfants, dont trois sont décédés. Elle-même a été grièvement brûlée. Cette femme quinquagénaire habite désormais chez son fils.

Si les victimes se montrent solidaires entre elles au point de partager leurs repas, les moyens de se procurer de la nourriture font désormais défaut. Ces personnes, qui vivent principalement de la pêche sur le fleuve Congo, ont perdu leurs pirogues et leur matériel de pêche.

Les agriculteurs, quant à eux, ont raté le début de la saison agricole qui a démarré en février dernier.

« Les ménages ont perdu presque toutes leurs sources de survie », indique Calvin Mastaki, agronome du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La méfiance est toujours perceptible entre les communautés. Les agriculteurs et les pêcheurs, qui échangeaient leurs produits, ne se côtoient plus. Ainsi, l’accès à la nourriture devient difficile pour tous.

Du 13 au 18 mars dernier, en collaboration avec la Croix-Rouge de la RDC, le CICR a distribué des vivres à plus de 15 000 personnes en déployant des efforts logistiques importants dans cette région accessible essentiellement par le fleuve Congo.

Le CICR demande aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour que les tensions entre communautés baissent de manière significative, d’assurer la protection de la population et de faciliter l’accès des organisations humanitaires à la région.

Les violences intercommunautaires, qui ont eu lieu entre le 16 et le 18 décembre dernier à Yumbi, dans la province de Maï-Ndombe, ont causé d'énormes dégâts dans la région. 

L'ONU parle de plus de 500 personnes tuées et 16 000 déplacés. Elle a récemment évoqué de "possibles crimes" contre l'humanité. 

Des centaines de maisons, des écoles et des centres de santé ont été détruits ou incendiés.

Avec CICR