Forêts: Greenpeace accuse le gouvernement de violer secrètement son propre moratoire de 2002

Greenpeace, Ong internationale de protection de l'environnement, est montée au créneau, ce mercredi 1er février 2017, pour dénoncer la violation du moratoire de 2002 concernant l'octroi des titres forestiers.

Dans une conférence de presse, sa responsable Campagne Forêt, Irène Wabiwa Betoko, a exprimé les craintes de voir "les donateurs dissiper des millions alors que le gouvernement de la RDC viole secrètement son propre moratoire sur l'exploitation forestière".

Ainsi, cette organisation accuse de " hauts responsables gouvernementaux congolais " d'être à la base de ce désordre.

Cette entorse, précise-t-on, a lieu un mois après que l'Initiative pour les Forêts de l'Afrique Centrale (Cafi) ait versé 40 millions $Us pour protéger les forêts du bassin du Congo.

<em>"Des concessions illégales ont été attribuées de manière irrégulière à Faustin Lokinda Litalema, conseiller à la présidence de la République, et Jacques Mokako Nzeke, député national, par l'ancien ministre de l'Environnement, Robert Bopolo Mbongeza",</em> révèle Irène Wabiwa.

Faustin Lokinda est actuellement conseiller chargé de l'Agriculture du président Joseph Kabila, et aussi président du conseil d'administration du Groupe les Bâtisseurs du Congo (GBC), " lequel a obtenu une concession de 162 936 ha sur 25 ans dans la province de la Tshopo".

Quant à Jacques Mokako, Greenpeace dévoile que cet élu a également reçu une lettre d'approbation pour une concession de 239 393 ha dans la province de la Mongala.

Pour Irène Wabiwa, "le contrat de GBC et la lettre d'approbation de APC constituent une violation du moratoire de 2002 sur l'attribution de nouveaux titres forestiers" « Nous avons mis à la disposition du Procureur général de la République des éléments sur ces illégalités qui mettent en évidence l'incohérence du gouvernement congolais qui souhaite obtenir l'appui financier de Cafi tout en négligeant complètement le moratoire de 2002
. La justice doit faire son travail...»

Notons que l'Initiative pour les forêts d'Afrique centrale (Cafi) est entrain de décaisser 200 millions $Us au gouvernement congolais pour la protection des forêts.

A la suite de la visite du ministre norvégien du Climat et de l'Environnement, Vidar Helgesen, en août 2016 à Kinshasa, un premier versement de 40 millions $Us avait été transféré par Cafi au gouvernement congolais en octobre 2016.

Soit quelques mois seulement après que Greenpeace ait publié le rapport intitulé "Comment le gouvernement de la RDC a violé secrètement son propre moratoire sur l'exploitation forestière", le 12 juillet 2016.

Afin de s'assurer que l'argent des bailleurs de fonds internationaux n'est pas détourné des objectifs fixés, " il est nécessaire de suspendre la totalité du programme Cafi jusqu'à ce qu'un examen approfondi de l'ensemble de ses activités, y compris l'adoption de mécanismes de contrôles adéquats soient menés", a recommandé Irène Wabiwa Betoko.

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