Un conflit latent entre les membres des communautés Wongo et Pende a explosé début novembre dans le territoire d’Ilebo (Kasaï) faisant au moins 15 morts, dont deux chefs coutumiers, trois policiers et un militaire à la suite de violents affrontements, a appris ACTUALITE.CD des différentes sources locales.
Le drame survenu le mercredi 5 novembre dans le village Kalunga-Port (secteur de Sud-Banga), a également fait plus de 70 blessés et entraîné l’incendie de plus de 400 habitations, poussant des centaines de familles à fuir vers la brousse et les villages environnants.
Selon la notabilité locale, les violences trouvent leur origine dans un différend autour du contrôle d’une mine de diamant et de terres agricoles.
« Nous assistons à une hémorragie humaine que tout le monde semble ignorer. Les morts se comptent déjà par dizaines, les villages sont brûlés, et rien n’est fait pour arrêter la catastrophe. Il faut une réaction rapide et concrète de Kinshasa », a indiqué à ACTUALITE.CD, Patrick Kankenza, membre de la notabilité.
Des affrontements à l’arme blanche ont semé la désolation, laissant le village entièrement vidé de ses habitants. Les blessés ont été évacués vers Ngulungu (territoire de Tshikapa) et Banga-centre, chef-lieu du secteur, où les structures sanitaires peinent à répondre à l’urgence humanitaire.
Face à cette situation dramatique, le député national Guy Mafuta Kabongo, président du Caucus des élus du Kasaï, a condamné les violences et lancé un appel pressant à l’apaisement. Il a plaidé pour une intervention urgente du gouvernement central, annonçant qu’une délégation de députés rencontrera le Vice-Premier ministre de l’Intérieur afin d’appuyer les efforts du gouvernement provincial pour restaurer la paix et protéger les civils.
L’Observatoire congolais des droits humains (OCDH) a, de son côté, dénoncé la négligence et le silence des autorités. Son coordonnateur provincial, maître Hubert Ngulandjoko, a regretté l’absence d’une réponse appropriée : « Déployer quelques militaires ne suffit pas. Les autorités doivent descendre sur le terrain et mettre les deux communautés ensemble avant que la situation ne dégénère davantage », a-t-il déclaré.
Michel Cyala