En présence des cadres de l’AFC/M23, l'évêque de Goma réitère l’appel au dialogue : « Le chemin de la paix ne réside pas dans les armes ou la guerre »

Lors de l’ordination de 15 prêtres ce mercredi 19 mars à Goma, Mgr Willy Ngumbi a exhorté les chrétiens à prier pour la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo. Il a appelé les parties au conflit à dialoguer pour mettre définitivement fin à la guerre.

« Nous savons qu’il n’y a pas d’autre moyen pour avoir la paix. Le chemin de la paix n’est pas dans les armes ou la guerre. Les évêques ont toujours dit qu’il est important que les Congolais se mettent ensemble, ceux qui ont pris les armes et les autres. Qu’ils se réunissent pour résoudre le problème qui a poussé certains à prendre les armes contre les autres », a déclaré l'évêque du diocèse de Goma en présence des représentants de la rébellion de l’AFC/M23 conviés à la messe d’ordination.

Le prélat insiste : « Nous devons absolument prier pour cela, sinon, chaque année, il y aura des jeunes Congolais qui prendront les armes pour chercher je ne sais quoi. »

Après la guerre, à Goma la vie n’est toujours pas revenue à la normale. La ville traverse une période extrêmement difficile marquée par une insécurité accrue.

« Nous avons besoin de paix, surtout de la sécurité dans la ville de Goma. Chaque matin, nous nous réveillons avec de mauvaises nouvelles de disparitions des personnes. Dans chaque quartier, il y a des échanges de tirs quotidiens entre les voleurs et le M23. Nous sommes fatigués d’enterrer nos proches. Nous voulons la paix. », a plaidé une chrétienne après la messe.

Mgr Willy Ngumbi a accueilli à Goma le 12 février dernier la délégation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) qui a rencontré les responsables de la rébellion dans le cadre des consultations menées autour du projet « Pacte Social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ». Dans le cadre des consultations, le duo CENCO-ECC a rencontré notamment les présidents d’Angola, du Congo, de l’Ouganda, du Rwanda, du Kenya et de France après avoir rencontré le président Tshisekedi et des acteurs politiques de RDC.

Pendant ce temps, le dialogue entre Kinshasa et l’AFC/M23 qui devait débuter le mardi 18 mars dernier à Luanda sous la médiation angolaise est reporté. Les rebelles ayant renoncé à y participer après les sanctions ciblées de l’Union Européenne contre certains dirigeants de la rébellion. Pour sa part, le gouvernement angolais a évoqué des « circonstances de force majeure ».

Yvonne Kapinga, à Goma