RDC : "Une escalade grave" – Londres exige le retrait des troupes rwandaises après l’entrée du M23 à Bukavu

Bukavu
Ph. ACTUALITE.CD

Le Royaume-Uni a fermement condamné l’entrée des combattants du M23 et des Forces de Défense Rwandaises (RDF) à Bukavu, dénonçant une violation de la souveraineté de la République démocratique du Congo et une menace pour la stabilité régionale.

Dans une déclaration publiée ce dimanche, un porte-parole du Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) a qualifié cette avancée militaire d’"escalade grave" qui "accroît le risque d'un conflit régional plus large, dont le coût humain serait dévastateur".

"Le Royaume-Uni appelle à une cessation immédiate des hostilités, au retrait de toutes les troupes rwandaises du territoire congolais et à un retour au dialogue dans le cadre des processus de paix menés par l'Afrique. Il ne peut y avoir de solution militaire", a ajouté le FCDO.

Inquiétudes humanitaires

Le gouvernement britannique s’est également alarmé de l’impact humanitaire de l’offensive, rappelant que près d'un million de personnes ont été déplacées et que des centaines de milliers d'autres sont en situation de détresse, avec un accès limité à l’aide humanitaire.

"Il est inadmissible que des routes essentielles à l'acheminement de l'aide humanitaire aient été coupées. Toutes les parties doivent rétablir l’accès humanitaire en urgence", a insisté le FCDO.

Contexte tendu à Bukavu

Ce dimanche matin, des tirs sporadiques étaient encore entendus aux abords de Bukavu, où les combattants du M23/AFC ont fait leur entrée vers 6h, heure locale.

Des habitants, restés confinés la veille, commencent timidement à sortir. Certains ont tenté de se rendre dans les lieux de culte, alors que des combattants du M23/AFC, sacs au dos, armes en bandoulière, circulaient dans la ville et avançaient vers le centre.

Des meetings spontanés ont eu lieu, notamment devant le Gouvernorat et à la Place de l’Indépendance, selon des témoins.

Une partie de Bukavu est privée d’électricité et des pillages ont encore été signalés dans plusieurs quartiers, prolongeant une série d’exactions documentées ces derniers jours.

Réaction de Kinshasa

À Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a convoqué, samedi, une réunion sécuritaire à la Cité de l’Union africaine. Selon la présidence, les discussions ont porté sur l’évolution des opérations militaires dans le Nord et le Sud-Kivu et sur la crise humanitaire qui s’aggrave à l’Est.

Étaient présents les hauts responsables militaires, les chefs des services de renseignement civils et militaires, ainsi que les ministres de la Défense et de l’Intérieur.

Pression internationale croissante

L’appel du Royaume-Uni s’ajoute aux déclarations récentes de l’Union européenne et de la Belgique, qui ont également dénoncé l’offensive du M23/AFC et exigé un retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais.