Une accalmie relative s’observe le matin de ce samedi, 4 janvier 2025 sur presque toutes les lignes des combats dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). C'est après plus de 48 heures d’intenses affrontements entre les éléments de la coalition M23/RDF et l’armée soutenue par les combattants locaux « wazalendo », dans au moins trois groupements de ce territoire dont Bashali Mokoto, Buabo et Muphuni Shanga. Vendredi soir, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la localité de Katale, à une dizaine de kilomètres de Masisi centre mais les forces loyalistes se retrouvant à Lushebere tentent de repousser l’offensive. Selon le député provincial Alexis Bahunga, les agglomérations de Lushebere et de Masisi centre se vident de leurs habitants.
« La situation de ce matin est de sorte que l'ennemi, donc le M23, a pris le contrôle, depuis hier soir, de la localité de Katale et a érigé une barrière à Kitsule, 4 Km de Katale. Les FARDC et les wazalendo sont à Lushebere, donc, à 6 Km de Masisi centre. La population de Masisi centre, de Lushebere et de tous les environs s'est serait vidée pour des destinations diverses », a indiqué à ACTUALITE.CD Alexis Bahunga, député provincial, élu de Masisi.
Il appelle le gouvernement congolais à renforcer les FARDC et les wazalendo en logistique pour faire face à cette avancée du M23 dans cette zone montagneuse.
« Dans la zone, la situation humanitaire demeure de plus en plus catastrophique. Voilà pourquoi, nous sommes en train de demander au gouvernement de Kinshasa de pouvoir mettre à la disposition des FARDC des moyens logistiques en vue d'en découdre définitivement avec l'ennemi. On aura, pratiquement, besoin d'une logistique très appropriée, comme Masisi c'est une zone montagneuse, pour que l'ennemi soit mis en déroute et que la population retrouve sa quiétude », a ajouté le député Bahunga.
Pour le rapporteur de la société civile de Masisi, Telesphore Mitondeke, la localité de Katale était considérée comme le dernier verrou des forces loyalistes avant d'atteindre le chef-lieu du territoire de Masisi. Il appelle également le gouvernement central à une réaction urgente.
« Katale est le dernier verrou pour le chef-lieu du territoire de Masisi. C'est une agglomération qui se situe à environ 12 km du chef-lieu du territoire. Une psychose généralisée gagne du terrain dans le chef de la population de Masisi centre. Toutes les activités sont paralysées. La situation demeure très préoccupante. On est en train d'aller de mal en pis. Il faut une prise adéquate et urgente proportionnelle au degré des caprices de l'ennemi pour arrêter la barbarie des agresseurs. La situation est très dramatique dans la région », a dit Telesphore Mitondeke, acteur de la structure citoyenne de Masisi.
Du côté de Kahira, la situation est relativement calme. « Ce matin, il n'y a pas eu d'affrontements à Kahira mais du côté de Bweremana, on a assisté à des tirs de bombes, de mortiers du côté ennemi », confie une source sécuritaire.
Des violents affrontements ont opposé, depuis la matinée de vendredi, les éléments de la coalition M23/RDF et les combattants locaux « Wazalendo » sur plusieurs collines surplombant l’agglomération de Bweremana, dans le territoire de Masisi. Selon la société civile locale, ce sont les éléments du M23 qui ont attaqué des positions avancées des Wazalendo sur les collines de Ndumba, Kashingamutwe, Kabase et environs. Face à la puissance de feu des forces loyalistes, les terroristes du M23 ont largué des bombes sur la cité de Bweremana. Le bilan provisoire livré par la société civile locale a fait état d'au moins deux morts et six blessés, parmi les civils.
Les autorités militaires ne sont pas encore prononcées au sujet de l’évolution des événements de ces 72h sur les lignes des combats dans le territoire de Masisi.
Jonathan Kombi, à Goma