La campagne électorale pour les législatives nationales et provinciales, prévues ce dimanche 15 décembre, s’est achevée vendredi soir dans le territoire de Masi-Manimba dans un climat inédit de sérénité. Les candidats et leurs partisans se sont abstenus de toute provocation ou acte incitatif à la violence, marquant une rupture notable avec les pratiques observées lors des scrutins précédents.
Un climat de quiétude inédit
Contrairement aux tensions souvent caractéristiques des périodes électorales dans cette région, cette campagne s’est déroulée sans incidents majeurs. Les autorités locales et les observateurs saluent une dynamique nouvelle, où les débats d’idées ont prévalu sur les affrontements.
« C’est la première fois que nous vivons une campagne aussi apaisée. La population a répondu favorablement à nos appels au calme et à la retenue. Avec la CENI, nous avons mené des séances de sensibilisation dans les secteurs et villages pour insister sur l’importance de la paix et du respect entre candidats », a déclaré Emery Kanguma, administrateur du territoire de Masi-Manimba.
Ce climat de tranquillité s’explique en partie par le traumatisme des scrutins annulés en décembre 2023, suite à des violences électorales. Les sanctions prises en janvier dernier par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) contre plusieurs candidats et partis politiques semblent avoir servi de leçon.
Une cité qui tourne la page de la campagne
Dès vendredi soir, les rues de Masi-Manimba ont commencé à retrouver leur visage habituel. Les musiques de propagande diffusées par des haut-parleurs installés sur des véhicules avaient cessé. Sous la supervision des autorités locales, des partisans ont spontanément retiré les affiches et banderoles électorales des lieux publics.
« Dès 22 heures, on sentait déjà que la campagne faisait partie du passé. Ce samedi matin, plus aucune trace de propagande n’est visible. Les habitants ont repris leur quotidien dans un climat de sérénité, ce qui est encourageant à la veille du vote », a confié un habitant rencontré sur la RN 1, en pleine cité.
Appels à la paix pour le jour du vote
À l’approche des élections, les autorités locales redoublent d’efforts pour préserver cette atmosphère apaisée. L’administrateur du territoire a lancé un dernier appel à la responsabilité des acteurs politiques et des électeurs.
« Je demande aux candidats et à la population de continuer sur cette lancée. Que le vote se déroule dans le calme et le respect mutuel, sans incidents, comme cela a été le cas durant toute la période de campagne », a exhorté Emery Kanguma.
La CENI, de son côté, a déployé à temps agents et matériels pour garantir le bon déroulement des élections. Des mesures particulières de sécurité ont également été prises.
Un enjeu important pour la province du Kwilu
Cette élection revêt une importance particulière pour la province du Kwilu. Après l’annulation des scrutins de 2023, les institutions provinciales n'ont pas été complètement renouvelées. La province est dirigée par une équipe intérimaire, l'Assemblée provinciale n’a pas de bureau définitif et les sénateurs, élus au second degré, n’ont pas encore été désignés faute d’organisation du scrutin.
Les prochains jours seront décisifs pour le Kwilu, avec l'organisation des élections des gouverneur et vice-gouverneur, des sénateurs, ainsi que des membres du bureau définitif de l'Assemblée provinciale.
Jonathan Mesa